Les contrôles avant les vols vers les Etats-Unis sont renforcés

Depuis jeudi dernier, soit quelques jours avant l'attentat de Manhattan, les contrôles de tous les passagers s'apprêtant à voyager vers les Etats-Unis ont été renforcés. Chacun d'entre eux devra répondre à quelques questions supplémentaires avant de pouvoir embarquer.

Alors que l'exécutif américain réfléchit à la réponse sécuritaire à apporter après l'attaque commise à New York mardi, les contrôles des voyageurs à destination des Etats-Unis ont d'ores et déjà été renforcés. Une nouvelle mesure est entrée en vigueur jeudi dernier. En plus de l'ESTA, le formulaire que les futurs hôtes des Américains doivent obligatoirement remplir en ligne à l'avance, les voyageurs devront répondre à quelques questions supplémentaires, à défaut de quoi ils ne pourront embarquer. Notre journaliste Virginie Sainsily a expliqué le principe de cette innovation:

"Chaque voyageur s’étant enregistré sur internet ou sur les bornes, devra désormais subir un interrogatoire par du personnel entraîné juste avant d’enregistrer ses bagages. Avant ce questionnaire s’effectuait uniquement en porte d’embarquement. Désormais, ce contrôle s’impose à toutes les compagnies qui proposent des vols à destination des Etats-Unis. Il s’impose surtout à tous les passagers, y compris ceux qui se trouvent dans le sas de transit pour effectuer une simple escale."

Détecter des passagers problématiques 

Et ça fait du monde, comme le montrent les chiffres publiés par le département américain de l'Intérieur repérés ici par Le Parisien. Dans le monde, 325.000 personnes par jour pourraient sacrifier à cette nouvelle formalité, répartis en 2.100 vols depuis 280 aéroports et 180 compagnies. En 2016, 3.5 millions de personnes ont rejoint les Etats-Unis depuis la France. 

Il s'agit de pouvoir identifier d'éventuels fauteurs de troubles ou individus suspects parmi les réservations. "L’idée est simple: anticiper, détecter les passagers qui poseraient souci pour pouvoir annuler leur billet avant qu’ils ne montent dans l’avion, avant qu’ils ne puissent se rendre sur le territoire américain", a développé Virginie Sainsily. 

Des mesures de sécurité tenues secrètes 

Bien entendu, ce rite supplémentaire n'est pas sans conséquence sur l'attente avant l'embarquement. Certains passagers ont témoigné devant nos caméras. "J’ai été prévenue par un mail de mon agence de voyages qu’il fallait arriver assez tôt. J’ai attendu une heure. La personne a bien insisté sur le contenu de mes bagages et si c’était bien moi qui les avais préparés et si une personne m’avait donné quelque chose pour mettre dans mon bagage", a décrit une voyageuse. "Heureusement que je suis arrivé relativement tôt, que j’étais en correspondance. Le timing est assez long. Théoriquement, j’aurais eu le temps de me restaurer. Je ne le pourrai pas", a raconté un homme lui aussi sur le point de s'envoler. 

Air France a également mis en place d'autres dispositions, tout en restant discret à ce sujet: "Air France nous confirme que d’autres mesures ont été prises à la fois autour de l’avion et sur la piste mais la compagnie française n’a pas souhaité entrer davantage dans les détails pour des raisons de sécurité", a noté notre reporter. 

Robin Verner