Le Bélarus rappelle son ambassadeur en France après l'expulsion de son homologue français

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, le 9 août 2021 à Minsk - Nikolay PETROV © 2019 AFP
Le Bélarus a rappelé son ambassadeur de France après avoir obtenu la veille le départ de son homologue français à Minsk, a annoncé lundi la diplomatie de cette ex-république soviétique en pleine crise avec les Européens. "L'ambassadeur du Bélarus en France, Igor Fissenko, a été rappelé à Minsk pour consultations", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère bélarusse des Affaires étrangères, Anatoli Glaz.
L'ambassadeur de France à Minsk, Nicolas de Bouillane de Lacoste, avait pour sa part quitté le Bélarus dimanche à la demande des autorités locales. Selon les médias bélarusses, l'ambassadeur français a été expulsé parce qu'il n'a jamais présenté ses lettres de créances au président Alexandre Loukachenko. "La France n'a pas reconnu le résultat de l'élection du 9 août 2020, et je n'ai pas remis mes lettres de créance", a confirmé Nicolas de Bouillane de Lacoste dans un message vidéo diffusé lundi par l'ambassade de France à Minsk.
"Nous avons intérêt à rétablir le deux missions"
Selon l'ambassade, le diplomate avait présenté le 8 décembre 2020 "la copie figurée de ses lettres de créance" au ministre des Affaires étrangères Vladimir Makei. "Nous avons passé ici des journées difficiles mais inoubliables (...). Nous avons rencontré de nombreuses personnes courageuses et fortes d'esprit", a souligné l'ambassadeur français dans son message vidéo, en promettant que son épouse et lui resteraient "toujours" aux côtés des Bélarusses. Pour sa part, Anatoli Glaz a exprimé lundi ses "regrets sincères" par rapport à la non-remise des lettres de créance par l'ambassadeur français au président Alexandre Loukachenko.
"Nous avons l'intérêt à rétablir entièrement le fonctionnement des deux missions diplomatiques", en France et au Bélarus, a-t-il assuré. Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a fait face en 2020 à un mouvement de protestation inédit contestant sa réélection. Ce mouvement a été progressivement maté à coup d'arrestations et d'exils forcés. Minsk, un proche allié de Moscou, et les Européens sont depuis en froid.