La loi antitabac espagnole inquiète les restaurateurs

Les propriétaires de bars et de restaurants en Espagne, où est entrée en vigueur dimanche une législation antitabac parmi les plus sévères d'Europe, s'inquiètent des conséquences économiques et financières de cette initiative du gouvernement. /Photo prise - -
MADRID (Reuters) - Les propriétaires de bars et de restaurants en Espagne, où est entrée en vigueur dimanche une législation antitabac parmi les plus sévères d'Europe, s'inquiètent des conséquences économiques et financières de cette initiative du gouvernement.
Depuis minuit, il est désormais interdit de fumer dans les bars, les restaurants, les aires de jeux pour enfants et devant des zones en plein air situées devant des établissements scolaires ou hospitaliers.
En cas de non respect de ces dispositions, les Espagnols s'exposent à des amendes allant de 30 à 600.000 euros.
La nouvelle loi espagnole, qui s'est inspirée de législations similaires déjà en vigueur au sein de l'Union européenne, attise les craintes des professionnels de la restauration et des débits de boisson, qui redoutent une baisse significative de leurs revenus.
"Cela va affecter notre chiffre d'affaires car les clients viennent dans ces lieux pour prendre un café accompagné d'une cigarette", a confié dimanche à Reuters un serveur de café madrilène, âgé d'une cinquantaine d'année.
"Ce n'est pas le bon moment pou changer la législation. Nous pourrons la changer lorsque l'économie ira mieux, mais pas maintenant", a-t-il ajouté.
Au début du mois, lors de l'examen du projet de loi au parlement espagnol, la ministre de la Santé Leire Pajin avait présenté cette nouvelle législation comme incontournable.
"Nous devrions nous rappeler que près de 70% des Espagnols sont non-fumeurs. Il est dès lors logique que ces personnes puissent se sentir à l'aise dans les bars, sans fumée de cigarette".
De son côté, la Fédération espagnole de l'hôtellerie a estimé que la nouvelle loi anti-tabac pourrait conduire à la suppression de 350.000 emplois dans ce secteur.
Parallèlement, une étude de l'Institut de recherches économiques du pays prédit une baisse de la fréquentation de 10% des bars du pays, en raison de cette législation.
Blanca Rodriguez, Olivier Guillemain pour le service français