Hong Kong: la police tire une balle réelle et sort les canons à eau, après des semaines de contestation

L'accalmie de ces dix derniers jours entre policiers et manifestants a été rompue par un regain de violences ce dimanche.
Les tensions ont franchi un nouveau palier ce dimanche à Hong Kong. Depuis juin, des milliers de manifestants, d'abord opposés à un projet de loi aujourd'hui suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale, réclament un système plus démocratique et la protection des libertés.
L'accalmie de ces dix derniers jours a été rompue ce dimanche dans l'ancienne colonie britannique avec, pour la première fois depuis le début du mouvement, l'utilisation de canons à eau contre les manifestants et le tir d'une balle réelle par la police dans le quartier de Tsuen Wuan.
Dispersion d'un attroupement
Les autorités affirment que c'était un coup de semonce et blâment des manifestants "extrêmement violents". Leur communiqué relate qu'un groupe d'officiers s'est retrouvé coincé par des manifestants les menaçant avec des briques. Le média indépendant HKFP mentionne lui des barres de métal et des bâtons de bambou.
Selon des sources locales relayées par ce même site, trois policiers ont été vus avec leur arme de service à la main. Sur une vidéo publiée par HKFP, on peut apercevoir au moins deux agents brandir leur pistolet, sans que l'on puisse distinguer les événements à l'origine de la scène.
Multiple local outlets are reporting that three #HongKong police officers drew their service pistols in Tsuen Wan.
— Hong Kong Free Press (@HongKongFP) August 25, 2019
A warning shot was fired into the air, according to RTHK, as two men on their knees pleaded with officers not to fire.
Video: @HongKongHermit. #china #antielab pic.twitter.com/LFB3Cb08Pa
Une trentaine d'interpellations
Du gaz lacrymogène a aussi à nouveau été utilisé contre les protestataires. Selon la police, 15 membres des forces de l'ordre ont été blessés dans ces échauffourées. Vingt-neuf manifestants, âgés de douze à 48 ans, dont sept femmes, ont été interpellés pour rassemblement illégal, possession d'armes et agression de la police.
Dix personnes ont été hospitalisées à la suite de ces affrontements, dont deux dans un état grave, a indiqué à l'AFP le personnel médical, sans préciser s'il s'agit de policiers ou de manifestants.
L'après-midi de dimanche avait commencé par une marche pacifique de centaines de manifestants sous leurs parapluies, à travers Tsuen Wan avant que n'éclatent en début de soirée des affrontements entre des manifestants radicaux, vêtus de noir, équipés de casque et masque à gaz et les forces de l'ordre, échangeant cocktails molotov contre gaz lacrymogènes.
Le territoire semi-autonome, un des grands centres financiers mondiaux, connaît depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. S'il n'a légalement pas le droit d'intervenir directement à Hong Kong, Pékin a eu recours à tout un éventail de méthodes, allant de l'intimidation à la propagande en passant par la pression économique, pour tenter de contenir la contestation. Une stratégie que les manifestants qualifient de "terreur blanche".
Samedi, Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif, qui a récemment évoqué la recherche d'"un dialogue", a rencontré des personnalités politiques et du monde de l'éducation pour discuter de la situation.
Votre opinion