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Une experte de l'ONU juge "catastrophique" la situation des droits humains en Biélorussie

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko lors d'une conférence de presse à Minsk, le 9 août 2021

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko lors d'une conférence de presse à Minsk, le 9 août 2021 - Pavel ORLOVSKY © 2019 AFP

Anaïs Marin, rapporteuse spéciale des Nations unies en Biélorussie, estime que la situation des droits humains "ne cesse de s'aggraver" dans ce pays dirigé par Alexandre Loukachenko.

La situation des droits humains en Biélorussie est "catastrophique" et ne fait qu'empirer, a déclaré ce mardi la rapporteuse spéciale de l'ONU dans ce pays. Le régime du dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko à Minsk purge délibérément la société civile de ses dernières voix dissidentes, a alerté Anaïs Marin au Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

"La situation reste catastrophique. Malheureusement, elle ne cesse de s'aggraver", a-t-elle souligné.

Selon Anaïs Marin, "l'absence d'obligation de rendre des comptes pour les violations des droits de l'homme alimente un climat de peur parmi les victimes et leurs familles".

"Virage totalitaire"

En poste depuis cinq ans, elle a rappelé au Conseil qu'elle l'avait alerté il y a deux ans sur le "virage totalitaire" pris par Minsk, attesté par le "mépris de la vie et de la dignité humaines" lors de la répression des manifestants pacifiques en 2020.

Dans son rapport annuel, Anaïs Marin indique que plus de 1500 personnes étaient toujours détenues pour des motifs politiques, avec une moyenne quotidienne de 17 arrestations arbitraires depuis 2020.

"J'ai de bonnes raisons de croire que les conditions de détention sont délibérément rendues plus dures pour les personnes condamnées pour des motifs politiques, en les plaçant dans des cellules disciplinaires pour des infractions mineures au règlement de la prison", a-t-elle affirmé.

Les défenseurs des droits de l'homme font l'objet d'une persécution constante, a-t-elle ajouté, et plus de 1600 "organisations indésirables ont été dissoutes de force, y compris tous les syndicats indépendants restants".

"Cela illustre une politique délibérée de l'État visant à purger l'espace civique de ses derniers éléments dissidents", a-t-elle poursuivi. Anaïs Marin a aussi affirmé que les médias indépendants avaient été qualifiés d'"organisations extrémistes", tandis que la liberté académique était "systématiquement attaquée".

A.G avec AFP