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Moscou menace de placer des armes nucléaires près de la Scandinavie en cas d'élargissement de l'Otan

Logo de l'OTAN sur l'uniforme d'un militaire lors des exercices annuels "Winter Shield" sur la base d'Adazi, en Lettonie, le 29 novembre 2021

Logo de l'OTAN sur l'uniforme d'un militaire lors des exercices annuels "Winter Shield" sur la base d'Adazi, en Lettonie, le 29 novembre 2021 - Gints Ivuskans © 2019 AFP

La Russie ne veut pas d'un élargissement de l'Otan en Scandinavie, alors que les populations finlandaises et suédoises sont de plus en plus favorables à cette idée.

L'ex-président russe Dmitri Medvedev a affirmé jeudi que si la Finlande ou la Suède rejoignaient l'Otan, la Russie renforcerait ses moyens militaires, notamment nucléaires, en mer Baltique et près de la Scandinavie.

En cas d'adhésion, "les frontières de l'Alliance avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre", a relevé l'actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie dans un message sur Telegram.

"Dans ce cas, il ne pourra être question d'une Baltique non-nucléaire", a-t-il ajouté, évoquant aussi des déploiements d'infanterie et de systèmes anti-aériens dans le nord-ouest de la Russie et des forces navales dans le golfe de Finlande.

Évoquant les populations finlandaises et suédoises, il a estimé que "personne de sain d'esprit (...) ne peut souhaiter une hausse des tensions à sa frontière et avoir à côté de sa maison des (missiles) Iskander, (des missiles) hypersoniques et des navires avec des armes nucléaires".

La population change d'avis sur l'Otan

La Finlande, qui a une longue frontière et une histoire compliquée avec la Russie, et la Suède, réfléchissent à une adhésion à l'Otan du fait de l'offensive russe contre l'Ukraine. Helsinki a ainsi déclaré ce mercredi, par l'intermédiaire de sa Première ministre Sanna Marin, qu'une candidature pouvait être officialisée "d'ici quelques semaines". La Suède reste, à ce jour plus, mesurée, sans pour autant exclure ce scénario.

Par le passé, ces nations scandinaves n'étaient pas favorables à une entrée dans le giron de l'Otan, car elles étaient soucieuses de garder une indépendance. "Tout a changé quand la Russie a envahi l'Ukraine", a regretté Sanna Marin.

Des sondages montrent même un vrai soutien de la population à ce changement diplomatique. En 2017, un sondage de la radio-télévision publique Yle montrait que seulement 21% des Finlandais soutenaient une entrée dans l'Otan. Au 11 mars, ils étaient 62%. Un récent sondage relayé par The Local en Suède montre que 59% des habitants sont pour le fait de rejoindre l'Otan si la Finlande les précède.

Les prochaines semaines pourraient donc être capitales. En effet, l'Otan organise un sommet à Madrid les 29 et 30 juin prochains. La Finlande devrait avoir déposé sa candidature, selon les observateurs. Reste à savoir quelle sera la position de la Suède, d'autant plus après les menaces de Moscou.

Anthony Audureau avec AFP