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"La question est quand": le Royaume-Uni se rapproche d'une reconnaissance d'un État palestinien

Le Premier ministre britannique Keir Starmer à Turnberry en Ecosse le 29 juillet 2025

Le Premier ministre britannique Keir Starmer à Turnberry en Ecosse le 29 juillet 2025 - Photo par BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Le Royaume-Uni ne reconnaîtra pas l'État palestinien comme la France en septembre, mais le gouvernement britannique se dit prêt à franchir ce pas prochainement.

L'exemple français va-t-il faire des émules? Après la promesse par Emmanuel Macron de reconnaître l'État palestinien à l'ONU en septembre prochain, la pression s'accentue au Royaume-Uni autour du gouvernement travailliste de Keir Starmer.

Vendredi 25 juillet, quelque 221 députés - dont la moitié de travaillistes - ont appelé le Premier ministre à reconnaître à son tour la Palestine, au moment où la bande de Gaza assiégée par l'armée israélienne est frappée par la famine.

"Une question de quand, pas de si"

Londres a d'ores et déjà rejeté l'idée de faire une telle annonce en septembre lors de la conférence convoquée par l'Assemblée générale des Nations unies, et coprésidée par Paris et Ryad.

La reconnaissance d'un État palestinien fait partie du "chemin vers la paix" mais "doit s'inscrire dans un plan plus large visant à une solution à deux États et à une sécurité durable pour les Palestiniens et les Israéliens", a écrit Keir Starmer dans un communiqué vendredi.

Si le gouvernement britannique se donne encore du temps, le Royaume-Uni n'a jamais semblé si proche d'une reconnaissance d'un État palestinien.

"C'est une question de quand, pas de si", a déclaré le secrétaire d'État aux Affaires et au Commerce Jonathan Reynolds à la télévision britannique ce lundi.

Interrogé pour savoir si cette reconnaissance aura lieu pendant la législature actuelle, et avant les prochaines élections générales prévues en 2029, le ministre a répondu : "oui, si cela permet d'aboutir à la percée dont nous avons besoin".

"Mais n'oubliez pas que nous ne pouvons le faire qu'une seule fois. Si nous le faisons de manière symbolique, sans mettre fin au conflit, que ferons-nous ensuite?", a-t-il ajouté auprès de SkyNews pour justifier la prudence britannique.

Trump "pas dérangé" par une reconnaissance britannique

Questionné sur une éventuelle reconnaissance britannique de la Palestine en marge d'une visite privée en Écosse, Donald Trump a dit lundi ne pas vouloir "prendre position". "Cela ne me dérange pas qu'il prenne position", a-t-il ajouté en parlant de Keir Starmer, venu rencontrer le président américain dans son complexe de golf de Turnberry.

Le président américain avait eu des mots plus durs à l'égard d'Emmanuel Macron, dont il considère que l'annonce de jeudi dernier "n'a aucune importance". "Je l'apprécie, mais cette déclaration n'a aucun poids", a jugé le républicain vendredi dernier.

La France et l'Arabie saoudite espèrent enclencher en septembre à l'ONU une dynamique pour accélérer la reconnaissance internationale de l'État palestinien et relancer la mise en œuvre de la solution à deux États au Moyen-Orient.

Selon un décompte du ministère des Affaires étrangères palestinien, 149 pays reconnaissent l'État de Palestine. Mais aucun pays du G7 ne figure encore dans cette liste. D'autres "pays occidentaux" vont exprimer leur intention de reconnaître l'État palestinien cette semaine, a assuré lundi le patron du Quai d'Orsay Jean-Noël Barrot, sans les identifier.

François Blanchard