Quel entourage pour le pape François?

Des réformes importantes au sein de la Curie sont attendues de pied ferme par les cardinaux. Une tâche délicate qui incombera au secrétaire d’État.
Un pape simple mais innovant et réformateur. C’est l’image que donne le pape François depuis son élection. Ainsi beaucoup de cardinaux souhaitent qu’il mène des réformes importantes au sein de la Curie, le gouvernement de l’Église. Notamment en nommant un secrétaire d’Etat moins puissant. Alors à quoi ressemblera sa garde rapprochée? Elements de réponse avec Bernard Lecomte, consultant religion pour BFMTV et auteur des Derniers secrets du Vatican.
En quoi le pape François est-il prêt à réformer le gouvernement du Vatican?Les congrégations générales précédant le conclave ont montré que les cardinaux attendaient du nouveau pape des réformes au sein de la Curie. D'ailleurs, une des raisons incontestables de son élection est le fait qu'il n'en faisait justement pas partie. Et puis, plusieurs signes ont montré son autonomie par rapport à la rigidité et la pesanteur de l'Eglise. Premier symbole, lors de la messe de clôture, il a lu un texte à lui au lieu de prononcer l'homélie, mais aussi en optant pour une cérémonie sans faste. Le pape François va à l'évidence continuer sur cette voie.
Comment va-t-il s'y prendre?Le nouveau souverain pontife va devoir nommer un nouveau secrétaire d'Etat mais aussi de nouveaux responsables à la tête de certains dicastères (équivalent des ministères) pour entreprendre ces réformes. Personne ne sait s'il va réussir. Car la Curie est une vraie puissance administrative et bureaucratique, qui incarne la lourdeur des traditions vaticanes. Il lui faudra beaucoup de volonté.
Des noms circulent, comme celui du cardinal André Vingt-Trois, qu'en est-il?En période comme celle-ci, mille rumeurs circulent au Vatican. Quant à l'hypothèse du cardinal André Vingt-Trois, pour reprendre le poste de secrétaire d'Etat n'est pas absurde, il est réputé pour être un bon administrateur. Concernant ceux qui sont actuellement en poste comme Tarcisio Bertone, le substitut Giovanni Angelo Becciu, le cardinal Tauran en charge des affaires interreligieuses, et Monseigneur Momberti, le ministre des Affaires étrangères, il est certain que tous ne seront pas reconduits.
A-t-on une idée de la date de la nomination du secrétaire d'Etat?Le pape a le pouvoir de nommer qui il veut quand il veut. Il n'est donc pas tenu par un calendrier. Pour l'anecdote, Jean-Paul II avait reconduit le cardinal Jean-Marie Villot comme secrétaire d’État le jour même de son élection en 1978. Mais aujourd'hui la tâche s'avère délicate puisque François n'a toujours pas fait son choix, alors qu'il rencontrait les cardinaux ce vendredi. Mais ce n'est plus qu'une question de jours.
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