Centrafrique : plusieurs morts dans des tirs à Bangui

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Les tirs à l'arme automatique jeudi matin à Bangui ont fait « plusieurs morts et des blessés », a déclaré à l'AFP le chef de la mission de Médecins sans Frontières (MSF) en Centrafrique, Sylvain Groulx.
« Il y a des morts et des blessés », qui ont été conduits à l'hôpital communautaire de Bangui, où MSF a dépêché une équipe médicale et chirurgicale, a indiqué M. Groulx, disant ne pas pouvoir donner de bilan précis dans l'immédiat.
Selon le chef de mission, il y a des « blessés par balle, par arme blanche » et des « polytraumatisés », probablement des personnes qui ont lourdement chuté en fuyant leurs quartiers dans la panique.
Des tirs d'armes automatiques et des détonations d'armes lourdes ont éclaté jeudi avant l'aube dans plusieurs quartiers de Bangui. Les tirs ont débuté dans la zone du PK-12, dans le nord de la ville, puis se sont étendus à d'autres quartiers, notamment non loin du centre, dans la zone du fleuve.
Patrouilles de soldats français
Au fil des heures, les tirs ont nettement diminué d'intensité, même si à 11h des détonations épisodiques d'armes lourdes étaient encore audibles.
Comme les jours précédents, les militaires français du détachement stationné à l'aéroport ont mené des patrouilles dans la ville. Une de ces patrouilles, composée de deux véhicules légers et d'un blindé, est passée au centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon un officier supérieur de la force africaine (Misca) joint par l'AFP, les tirs ont commencé après que des ex-rebelles Séléka, intégrés dans les nouvelles forces de sécurité, ont détecté des « infiltrations » de membres de milices d'autodéfense « anti-balaka », hostiles au régime, dans le quartier de Boy-Rabe, près de l'aéroport.
Une décision du Conseil de sécurité de l'ONU attendue
Circulant à bord de pick-up surchargés, armés de mitrailleuses lourdes, des membres de la Séléka intégrés à l'armée levaient le poing en guise de victoire et patrouillaient les rues à vive allure, sortant et rentrant du camp militaire situé près du palais présidentiel, au PK-0.
Les milices anti-balaka (anti-machettes) ont émergé depuis septembre dans le nord-ouest du pays, en réaction aux nombreuses exactions d'hommes armés issus des rangs de la coalition rebelle de la Séléka - depuis dissoute - dirigée par Michel Djotodia qui a renversé en mars le président François Bozizé.
Pour mettre un terme à un engrenage infernal de violences qui menace de plonger la Centrafrique dans une guerre civile, le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter jeudi un projet de résolution de la France - ancienne puissance coloniale - autorisant le recours à la force à l'occasion d'une opération comprenant des soldats africains et français, déjà présents à l'aéroport.
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