Au moins 6 morts et plus de 600 blessés au Caire

Des manifestants trouvant refuge auprès d'un blindé lors d'affrontements entre pro- et anti- Moubarak sur la place Tahrir, au Caire mercredi. - -
Après le décès de trois personnes mercredi lors des violents affrontements dans le centre de la capitale égyptienne, trois nouveaux manifestants auraient trouvé la mort ce jeudi au petit matin. De nombreux autres auraient également été blessés par balles. L'origine des tirs n'est pas clairement établie, mais ils pourraient provenir de partisans du président Hosni Moubarak.
Selon le ministère de la Santé égyptien, six personnes auraient donc péri en moins de vingt-quatre heures et 639 auraient été blessées. Parmi ces dernières, plusieurs journalistes occidentaux, dont les trois envoyés spéciaux d'RMC et BFMTV sur place. Certains ont bénéficié de la protection de l'armée.
« Nous ne partirons pas tant que Moubarak ne partira pas »
Un médecin présent sur les lieux a déclaré à Reuters qu'il avait comptabilisé 1.500 blessés environ dans le poste médical d'urgence improvisé sur la place Tahrir, cœur géographique de la contestation. « C'est vraiment un champ de bataille », a raconté Mona, une manifestante interrogée par Al Djazira. « Nous ne partirons pas tant que Moubarak ne partira pas », a-t-elle ajouté. Après une heure de tirs intenses, les chaînes de télévision ont montré les images de deux cadavres évacués en étant traînés par les pieds.
Installés sur un pont surplombant la place, des partisans de Moubarak continuaient de lancer régulièrement des cocktails Molotov en direction des manifestants retranchés derrière des barricades de fortune. Peu avant le lever du soleil, la télévision a montré des images de véhicules militaires qui se déployaient parmi les manifestants sans dissuader les assaillants.
Tout au long de la journée de mercredi, les deux camps s'étaient affrontés à l'aide de pierres, de cocktails Molotov et de bâtons, maintenant une atmosphère explosive dans le centre du Caire.
Hosni Moubarak, 82 ans, qui a annoncé mardi qu'il ne briguerait pas un sixième mandat lors de la présidentielle de septembre, n'entend pas connaître le sort de son homologue tunisien Zine ben Ali, contraint à une fuite humiliante. Le président égyptien a indiqué qu'il ne se retirera qu'à l'automne et qu'il emploiera les prochains mois à organiser une transition politique.