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Russie

Pendaison, fusillade, écartèlement? La télévision russe débat sur la manière de tuer des prisonniers britanniques

Capture d'écran de la chaîne de télévision russe Russia-1

Capture d'écran de la chaîne de télévision russe Russia-1 - JuliaDavisNews

A la télévision russe, invités et présentateur s'interrogent sur le sort à réserver à des prisonniers britanniques, dans une séquence d'une violence banalisée.

"Donc, on les fusille, on les pend ou on les écartèle?". C'est une séquence stupéfiante qui s'est déroulée sur la chaîne d'État russe Russia-1. Deux Britanniques ont été capturés par les autorités pro-russes de la République de Donetsk alors qu'ils combattaient aux côtés des Ukrainiens. Ils risquent la peine de mort.

Après avoir épinglé Emmanuel Macron ce mardi, les panélistes présents sur le plateau de Russia-1 ont alors débattu avec cynisme de la manière dont ces ressortissants britanniques pourraient être exécutés.

"Les pirates ne sont jamais fusillés, seulement pendus"

"Que peut répondre le Royaume-Uni si deux de leurs sujets sont fusillés ou pendus? Ils vont nous menacer avec une septième vague de sanctions?", demande alors le présentateur.

"Les pirates ne sont jamais fusillés, seulement pendus", rétorque un invité, ouvrant ainsi le débat.

"Nous n'avons pas à faire à des pirates et nous ne sommes pas au Moyen-Âge, on ne fait pas d'écartèlement ou de pendaison", réagit le présentateur, qui explique préférer une exécution par tirs.

"Si Saddam Hussein a pu être pendu, alors ils peuvent l'être aussi (...) Il faut les pendre. Les militaires sont fusillés, les criminels, eux, sont pendus", poursuit un panéliste.

Provoquer "une tempête dans la société britannique"

Intervient alors Malek Dudakov, présenté comme un expert en sciences politiques. "Pourquoi ne pourrions-nous pas utiliser la situation actuelle en les offrant au Royaume-Uni en échange des actifs russes gelés?", interroge-t-il.

Il explique ainsi que, selon lui, les élites britanniques n'accepteront jamais un tel échange et que, par conséquent, cela "causera une tempête dans la société britannique".

"Ça sera un scandale qu'ils ne relâchent pas cet argent pour sauver la vie de leurs concitoyens britanniques", explique-t-il.

Dans une autre séquence diffusée sur la même chaîne et relevée par The Scotsman, la télévision russe déclarait en effet que Boris Johnson serait mis en grande difficulté et que sa popularité chuterait si ces prisonniers étaient exécutés.

Propagande russe

Les deux Britanniques, Aiden Aslin, 28 ans, et Shaun Pinner, 48 ans, qui servaient dans l'armée ukrainienne, ont été arrêtés en avril alors qu'ils combattaient à Marioupol, détaille The Guardian. Ils ont comparu devant un tribunal de la République populaire de Donetsk (RPD) séparatiste pro-russe.

Ils sont apparus dans une vidéo partagée notamment par Ria Novosti, une agence de presse étatique russe. On y entend qu'ils risquent une peine de 15 à 20 ans d'emprisonnement, la prison à vie ou même encore la peine de mort pour "terrorisme" et pour avoir combattu comme "mercenaires" contre l'invasion russe.

La capture de ces Britanniques est largement mise en scène et partagée par la propagande russe. Elle sert notamment à prouver que les Occidentaux participent bien activement à la guerre contre la Russie. En réalité, Shaun Pinner et Aiden Aslin étaient sous contrat avec l'armée ukrainienne, ce dernier possédant même la double nationalité.

Salomé Robles