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"Déchirant": le chef de délégation de la Croix-Rouge raconte l'évacuation de l'usine Azovstal à Marioupol

L'usine Azovstal à Marioupol le 29 avril 2022

L'usine Azovstal à Marioupol le 29 avril 2022 - Andrey BORODULIN / AFP

Il décrit "des gens qui sont restés dans des bunkers, sans lumière, sans électricité, qui n'ont pas vu la lumière du jour pendant des semaines".

"Nous avons réussi à évacuer presque 500 civils" de la ville de Marioupol ces derniers jours a indiqué vendredi matin le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. D'autres évacuations sont prévues ce vendredi, car il reste sur place des centaines de militaires dont beaucoup de blessés et quelque 200 civils bloqués dans l'usine Azovstal, selon la municipalité, alors que la zone est intensément bombardée depuis des semaines par l'armée russe.

Pascal Hundt, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge en Ukraine, a mené de précédentes évacuations de l'usine Azovstal, et raconte sur BFMTV la détresse des Ukrainiens qui ressortent à l'air libre après des semaines passées sous terre, parlant de témoignages "déchirants".

Ils "n'ont pas vu la lumière du jour pendant des semaines"

"Imaginez des gens qui sont restés dans des bunkers, sans lumière, sans électricité, qui n'ont pas vu la lumière du jour pendant des semaines", déclare-t-il. "Certains nous ont dit qu'ils avaient eu peur de mourir ensevelis, ils avaient peur des bombardements incessants. Et certains d'entre eux, en voyant la lumière du jour et le drapeau de la Croix-Rouge, ont fondu en larmes."

Au-delà des personnes blessées et de celles manquant de nourriture, ce qui a surtout frappé Pascal Hundt "c'est la souffrance psychologique qu'ils ont vécue pendant des semaines, et leur délivrance d'arriver dans un lieu où ils étaient vraiment en sécurité".

"Le CICR n'oublie pas les personnes qui se trouvent toujours là-bas, ni celles qui se situent dans d'autres régions touchées par les hostilités, ni celles qui ont un besoin urgent d'aide humanitaire, où qu'elles soient", assure dans un communiqué de la Croix-Rouge son président Peter Maurer. "Nous ne ménagerons aucun effort pour les atteindre."

Les évacuations sous l'égide de l'ONU, qui ont commencé le week-end dernier, doivent se poursuivre ce vendredi depuis cette immense aciérie, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass. Mais les autorités ukrainiennes accusent la Russie de ne pas respecter la trêve promise, et de tirer sur des convois d'évacuation des civils.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV