Tracfin surveille les avoirs éventuels de Mouammar Kadhafi

Paris appelle les opérateurs financiers à signaler tout mouvement suspect autour des avoirs du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de ses proches. Une telle mesure, annoncée samedi par la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances (Tracfin), avai - -
PARIS (Reuters) - Paris appelle les opérateurs financiers à signaler tout mouvement suspect autour des avoirs du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de ses proches.
Une telle mesure, annoncée samedi par la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances (Tracfin), avait déjà été prise pour les anciens présidents égyptien et tunisien, Hosni Moubarak et Zine ben Ali.
Elle fait suite à l'ouverture, vendredi par le parquet, d'une enquête préliminaire de police sur les avoirs de Mouammar Kadhafi et de Hosni Moubarak.
L'ensemble des professionnels concernés devront signaler sans délai à Tracfin toute transaction susceptible de concerner le n°1 libyen ou ses proches.
Les investigations policières font suite, de leur côté, à une plainte des ONG Sherpa et Transparence International France.
Elles visent à déterminer si les deux dirigeants ont effectivement des biens en France.
Sherpa et Transparence International France, qui voudraient l'ouverture d'une information judiciaire, veulent obtenir d'urgence le gel des biens que le n°1 libyen, confronté à une révolte massive dans son pays, pourrait détenir en France.
"Si des avoirs sont présents en France, le gouvernement français doit procéder immédiatement à leur gel afin d'éviter qu'ils ne soient délocalisés vers des juridictions non coopératives, issue qui contrarierait nécessairement leur restitution au profit du peuple libyen", écrivent les deux ONG dans un communiqué.
Selon Maud Perdriel-Vaissière, déléguée générale de Sherpa, Moummar Kadhafi "serait en train d'organiser l'évaporation de son patrimoine" et "c'est maintenant qu'il faudrait geler ses avoirs".
La fortune de la famille Kadhafi "se chiffrerait en milliards d'euros, répartis dans plusieurs pays", selon les deux ONG.
Outre la mainmise sur les recettes pétrolières, Mouammar Kadhafi et sa famille possèderaient des participations dans les secteurs du gaz, des télécommunications, des infrastructures, du tourisme, des médias et de la grande distribution.
Gérard Bon, édité par Jean-Loup Fiévet