Mali: plus de 130 civils tués par des jihadistes présumés dans le centre du pays

PHOTO D'ILLUSTRATION - Daphné BENOIT / AFP
Plus de 130 civils ont été tués dans le centre du Mali lors d'attaques attribuées à des jihadistes affiliés à Al-Qaïda, un des pires massacres connus par le pays et le dernier en date d'une série de tueries en cours à travers le Sahel.
Des élus locaux ont rapporté des scènes de massacres systématiques perpétrés par des hommes en armes à Diallassagou et dans deux localités environnantes du cercle de Bankass dans le centre du pays, l'un des principaux foyers de la violence qui ensanglante le Sahel depuis des années.
"On a perdu des proches, des grands frères, des tontons, du matériel (a été) détruit, des animaux emportés, des habits, tout", a dit un élu local s'exprimant à Bamako sous le couvert de l'anonymat pour des raisons de sécurité.
La région est livrée aux exactions jihadiste
"Il ne reste rien de Diallassagou. Diallassagou, la commune la plus riche du cercle de Bankass...", a-t-il gémi. Le gouvernement a fait état de 132 morts qu'il a imputés à la Katiba Macina du prédicateur peul Amadou Kouffa, affiliée à Al-Qaïda.
Sorti lundi après-midi du silence alors que les informations alarmantes proliféraient depuis le week-end sur les réseaux sociaux, le gouvernement date les événements de la nuit de samedi à dimanche. D'autres les font remonter à vendredi.
Depuis l'apparition en 2015 de la Katiba Macina dans le centre du Mali, la région est livrée aux exactions jihadistes, aux agissements des milices proclamées d'autodéfense et aux représailles intercommunautaires. Une grande partie de la zone échappe au contrôle de l'Etat central.
Le 23 mars 2019, plus de 160 civils peuls avaient été massacrés dans le village d'Ogossagou. Mais c'est tout le Mali qui est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012 dans le nord. La propagation jihadiste a gagné le centre et les pays voisins, Burkina Faso et Niger.