À quoi sert l'Assemblée générale de l'ONU, qui commence ce mardi?

Cette année, 136 chefs d'État seront présents à New York pour la 74e session de ce rassemblement annuel.
L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies s'ouvre ce mardi à New York. Pour la 74e session de ce grand rassemblement annuel, 136 chefs d'État seront présents pour s'exprimer et échanger avec leurs homologues du monde entier. Alors que les tensions géopolitiques ou économiques s'aggravent dans certaines régions et que l'urgence climatique est plus que jamais au cœur des débats, quel est concrètement le rôle de l'Assemblée générale de l'ONU?
Grande réunion annuelle
L'Assemblée générale de l'ONU réunit tous les ans les 193 Etats de la planète membres de cette organisation mondiale. Les pays n'étant pas contraints d'y participer, tous les chefs d'État ne seront pas présents lors de cette 74e session.
Ainsi, seuls 136 d'entre eux se rendront à New York et certains chefs d'État, dont les pays sont pourtant au cœur de grandes questions diplomatiques actuelles, ne feront pas le déplacement. C'est par exemple le cas de Vladimir Poutine, du président chinois Xi Jinping ou encore de Benjamin Netanyahou. Ces derniers enverront tout de même des émissaires.
Les Etats sur un pied d'égalité
L'un des rôles de cette Assemblée générale est d'abord d'être une tribune pour les représentants des Etats membres présents, qui disposent chacun de 15 minutes pour effectuer un discours (même si certains dans l'Histoire, à l'image de Fidel Castro, ont allègrement dépassé ce temps de parole).
L'Assemblée générale est également un lieu de discussions, où sont débattus des sujets actuels relatifs à des thématiques variées telles que le climat, l'armement - ou souvent, le désarmement -, le maintien de la paix, l'éducation, la sécurité ou encore la coopération humanitaire. Les pays membres peuvent émettre des recommandations sur tous ces thèmes et voter des résolutions - chaque Etat dispose d'une voix, peu importe sa population ou sa "puissance" -. Ces dernières ont pour but de pousser les Etats à s'engager dans des directions précises.
Des résolutions non contraignantes pour les Etats
Ces résolutions ne sont cependant pas contraignantes - à l'inverse de celles du Conseil de sécurité - et les Etats ne sont donc pas tenus de les respecter. Raison pour laquelle l'Assemblée générale est régulièrement la cible de critiques. L'année passée, Donald Trump avait par exemple déclaré qu'il considérait que cet organe (l'un des six principaux de l'ONU) n'était rien de plus qu'un "club pour papoter et passer du bon temps".
L'Assemblée générale reste cependant perçue par nombre de diplomates comme un lieu propice à la prise de conscience des chefs d'État sur certaines thématiques.
De plus, elle possède des compétences concrètes. C'est par exemple l'Assemblée qui approuve le budget de l'ONU, qui élit les membres non permanents du Conseil de sécurité et qui nomme le secrétaire général de l’ONU (actuellement le Portugais António Guterres) sur recommandation du Conseil.
Les réunions bilatérales
Si les discours des dirigeants sont les moments les plus médiatisés de l'Assemblée générale de l'ONU, cette grande réunion est également le moment choisi par les chefs d'État pour rencontrer dans un cadre privé leurs homologues du monde entier. Ces rendez-vous peuvent ainsi permettre de discuter de sujets diplomatiques concrets qui concernent deux Etats, et peuvent permettre de désamorcer certaines tensions.
Cette semaine, plus de 600 rencontres bilatérales de ce type sont prévues à New York. La grande question, cette année, est de savoir si Donald Trump rencontrera ou non Hassan Rohani, alors que les tensions autour du nucléaire iranien se sont aggravées ces dernières semaines.
Des sommets parallèles
Chaque année, des sommets sur des sujets précis sont par ailleurs organisés en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Ce lundi, une soixantaine de dirigeants mondiaux ont par exemple adhéré à l'objectif d'une neutralité carbone d'ici 2050 lors du sommet sur "l'urgence climatique" censé revigorer l'accord de Paris de 2015.
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