Pourquoi les prix s’envolent sur Airbnb

A Paris, le prix moyen d'une nuit dans un appartement a augmenté de 60% en l'espace de trois ans. Et sur la Côte d'Azur, on observe des hausses tout aussi spectaculaires. En cause: la hausse de la demande et la baisse de l'offre.

Louer un logement sur Airbnb pour les vacances est-il devenu un luxe? Les prix ont nettement augmenté par rapport à la période pré-covid. Dans certaines villes, ils ont même flambé selon les dernières données fournies au quotidien Le Monde par AirDNA, le site de référence du marché, que de nombreux propriétaires scrutent pour établir le tarif de leurs nuitées.

Paris s’impose comme la grande ville française où le prix de la nuitée a le plus augmenté. Sur quatre ans, la hausse dépasse les 60%. Cette année, le prix moyen de la nuitée dans un logement complet au moment où la demande est la plus forte a d’ailleurs battu un nouveau record: 257,80 euros, soit autour de 1800 euros la semaine.

+66% au Pradet

On constate aussi de très fortes hausses dans certaines villes côtières. Le record est détenu par Le Pradet, petite station balnéaire située entre Toulon et Hyères: +66%. Et d’une façon générale, on peut dire que c’est sur la Côte d’Azur que les prix ont le plus augmenté. Le tarif moyen de la nuitée a ainsi pris 50% en trois ans à Saint-Tropez, où on partait de haut.

Mais s’offrir une semaine sur la façade atlantique revient également bien plus cher qu’il y a trois ans. Au Porge, l’un des lieux de villégiature les plus appréciés des Bordelais, le tarif moyen de la nuitée s’est envolé de quasiment 57% depuis 2019.

Cet été, le prix moyen de la nuitée a atteint les 140 euros

En fait, à quelques rares exceptions près, comme Tourcoing, la tendance à la hausse concerne toutes les villes de France. L’été quand la demande est la plus forte, on est passé de 114 à 140 euros la nuitée. Autrement dit, la semaine coûtait cet été 180 euros de plus qu’en 2019.

Cette tendance plus ou moins marquée à la hausse tient essentiellement à l’évolution de l’offre et de la demande. De plus en plus de familles préfèrent louer une maison ou un appartement avec une cuisine plutôt qu’aller à l’hôtel. Et dans le même temps de plus en plus de municipalités ont mis en place des mesures restrictives pour les propriétaires qui louent sur Airbnb ou sur les autres plateformes de locations saisonnières.

Deux fois moins de logements à Paris sur Airbnb

Si on prend l’exemple de Paris, le constat est sans appel. Avant 2019, lorsque les Parisiens avaient encore le droit de mettre leur appartement sur Airbnb plus de 120 jours par an, plus de 50.000 logements étaient potentiellement disponibles au moins une partie de l’année. Aujourd’hui selon AirDNA, l’offre moyenne mensuelle est deux fois inférieure (22.780 entre janvier et octobre 2022).

Par ailleurs cette "pénurie" ne fait pas que faire grimper les prix pour les touristes qui veulent séjourner à Paris intramuros, elle renchérit aussi les nuitées dans les villes situées autour de la capitale. Ainsi, à Saint-Denis, la hausse moyenne atteint quasiment 45%. Et il est très probable qu’en 2024, cette poussée soit à nouveau amplifiée par les Jeux Olympiques.

https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco