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Pratiquement 60% des Français estiment qu'un taux à 3% remet en cause leur projet immobilier

Une étude OpinionWay pour Laforêt montre que pour les Français, la pierre reste un placement rassurant. Mais face à la hausse des taux, ils privilégient la prudence.

Malgré un contexte difficile, l'immobilier reste une valeur sûre aux yeux des Français. Un sondage OpinionWay pour Laforêt* montre qu'interrogés sur le placement le plus rentable pour 2023, 39% des Français citent un placement immobilier. Parmi ces placements, c’est l’investissement dans l’immobilier locatif qui se démarque en première position, cité par 33% des Français, devançant très nettement les SCPI, citées par 6% des Français. Derrière l'immobilier, les Français citent les placements bancaires (22%) et les assurances-vie (18%). Les marchés financiers arrivent derrière (11%).

Evidemment, les réponses varient en fonction de l'âge des répondants. Les moins de 35 ans identifient davantage l’immobilier locatif comme placement le plus rentable pour 2023 (41% contre 30% des Français âgés de 35 ans et plus) mais également les marchés financiers (14% contre 10%). En revanche les plus âgés, et notamment les seniors de 65 ans et plus, sont plus partagés sur le placement le plus rentable pour 2023. Ces derniers placent l’immobilier locatif (23%), les placements bancaires (22%) et les assurances-vie (22% également) à quasi-égalité en première position.

Les jeunes et les ménages modestes en première ligne

Si l'appétence des Français pour l'immobilier est toujours présente, ils se montrent plus prudents. 91% des personnes interrogées estiment que les prix vont augmenter. Une part minime de Français se veut optimiste et juge plutôt que les prix resteront stables (6%), seuls 2% des interviewés osant croire à une baisse des prix l’an prochain. Les jeunes âgés de moins de 35 ans refusent davantage les prévisions pessimistes et prévoient des prix stables en 2023 (14% contre 3% des plus âgés). La grande majorité d’entre eux (81%) anticipe tout de même une augmentation des prix (contre 94% des plus âgés).

Entre cette possible hausse des prix et la probable augmentation des taux, 73% des Français remettraient en question un éventuel projet immobilier (s'ils en avaient un aujourd'hui) dès 2% d’intérêts sur leur crédit immobilier. Dans le détail, les premiers paliers sont les plus critiques : 29% des Français pourraient renoncer à un projet immobilier à partir de 2% d’intérêts et autant à partir de 3% (29%). Autrement dit, pratiquement 60% des Français (58% pour être exact) assurent que des taux à partir de 3% ou plus remettraient en question leur projet immobilier.

Seuls 15% des Français attendraient un taux de 4% pour remettre en question un tel projet. Enfin, 26% des personnes interrogées estiment que le taux des crédits immobiliers, quel qu’il soit, n’aurait aucun impact sur leur projet. Pour rappel, les taux proposés actuellement par les banques flirtent désormais avec la barre des 3% sur 25 ans.

L'âge et le niveau de revenus ont un impact sur la manière de penser. Ainsi, près d’un tiers des jeunes âgés de moins de 35 ans déclare aujourd’hui qu’aucun taux d’intérêt, si élevé soit-il, n’aurait d’impact sur leur projet immobilier. 34% des personnes aux revenus les plus faibles (moins de 2000 € par mois) remettraient leur projet en question dès 2% d’intérêt alors que les personnes gagnant 3500 € ou plus par mois peuvent se permettre de monter à des taux plus élevés: 36% fixent la limite à 3% et 23% vont même jusqu’à 4%.

*Méthodologie : Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1028 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 14 au 16 décembre 2022.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco