Loyers impayés: en grève de la faim, une propriétaire du Pas-de-Calais obtient l'expulsion des locataires

C'est la fin d'un long combat pour Sophie Kocaj. Confrontée à des loyers impayés depuis un an et demi, l'Auchelloise, du nom de cette petite commune du Pas-de-Calais, a enfin eu gain de cause.
La mairie de Calais, où se situe la propriété qu'elle louait à un couple et ses deux enfants, lui a signifié ce vendredi qu'une procédure d'expulsion avait été enclenchée.
Sophie Kocaj a dû pousser un ouf de soulagement. Car elle était à bout. Pour donner de l'écho à ce combat qui la rongeait, la professeure d'espagnol s'était resignée à cesser de s'alimenter et à poster une tente de camping devant l'habitation occupée.
Plus de 7000 euros perdus
"Grève de la faim. Locataires protégés. Je suis ruinée! 6500 euros impayés. Une honte", pouvait-on lire sur un drap blanc qu'elle avait fixé sur le mur de la maison. Une somme qui franchit aisément la barre des 7000 euros si l'on y ajoute les frais d'huissier.
Mairie, sous-préfecture, police municipale... La propriétaire avait pourtant tout essayé pour obtenir l'expulsion de ses locataires. Ces derniers justifiaient le non-versement des loyers par l'arrêt de travail de deux ans imposé au père de famille.
En l'espace d'un an et demi, Sophie Kocaj a néanmoins pu effectuer quelques visites dans son logement. Selon son témoignage au micro de BFM Littoral, la maison de la rue du Four-à-Chaux a viré au "taudis". Et de désespérer: "Quand je vois l'intérieur de la maison, je suis détruite".
"C'est un trou"
Sophie Kocaj a comptablisé dans la maison pas moins d'une vingtaine d'animaux. L'Auchelloise dit avec dépit avoir eu "peur" pour eux: "Ils ne sont pas en bon état".
Une partie d'entre eux doivent également être soulagés aujourd'hui, la Ligue de protection des animaux étant intervenue pour retirer aux locataires la garde de plusieurs chiens.
Que faire de cette maison à présent? Compte tenu des dégradations qu'elle a pu observer entre les murs, la professeure d'espagnol se demandait lundi si elle pourrait la remettre en location. Avant de prendre une autre décision: "vendre cette maison, puisque c'est un trou. La vendre et être tranquille".