BFM Lille
Grand Lille

Union de la gauche: Martine Aubry appelle les socialistes à "valider" l'accord avec LFI

Martine Aubry souhaite appelle à valider l'accord d'union de la gauche

Martine Aubry souhaite appelle à valider l'accord d'union de la gauche - AFP

Le Conseil national du PS doit se réunir dans la soirée pour entériner le projet d'adhésion à la Nouvelle union populaire écologique et sociale, dénoncé par certains éléphants du parti.

"Ce message, il faut l'entendre." Alors que des voix socialistes s'élèvent pour contester l'accord noué entre le PS et La France Insoumise (LFI) en vue des législatives, Martine Aubry a invité ce jeudi son parti à répondre favorablement à la "forte aspiration au rassemblement et à l'unité" exprimée par les électeurs de gauche.

"J'appelle les socialistes à valider cette proposition d'accord", lance-t-elle dans un communiqué rendu public dans la matinée.

Conclu mercredi, le plan de rassemblement avec les insoumis, les écologistes et les communistes derrière la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) sera soumis à l'aval du Conseil national du PS dans la soirée.

Si un résultat favorable émerge à l'issue du dépouillement, les socialistes présenteront des candidats dans 70 circonscriptions.

Des "réserves sur l'Europe"

Retraite à 60 ans, défense des services publics, justice sociale, hausse du pouvoir d'achat, investissements dans les domaines de l'éducation et de la santé, environnement, égalité homme-femme: la maire de Lille dit se retrouver derrière l'essentiel des bases programmatiques dessinées par les insoumis et soutenues par près de 22% des votants lors du premier tour de l'élection présidentielle.

L'édile reconnaît cependant "avoir conscience des limites de l'accord" et émet "des réserves majeures concernant l’Europe". Si Martine Aubry estime que l'UE a "trop encouragé la libéralisation de l’économie et n’a pas protégé les plus fragiles exposés aux ravages de la mondialisation", elle rejette ainsi la perspective d'une désobéissance aux traités.

"Leur révision pour plus de justice sociale et écologique, en revanche, doit être notre objectif, nuance-t-elle. Nous devons le faire en nous battant à l’intérieur, notamment avec les pays qui sont gouvernés par une majorité de gauche." 

Dépasser les points de blocage

Compte tenu du programme de "régression sociale et d’inaction climatique" défendu par Emmanuel Macron et de la percée électorale de Marine Le Pen -qui n'a jamais amassé autant de voix malgré sa défaite- et de l'émergence d'un front encore plus droitier avec Éric Zemmour, Martine Aubry juge nécessaire de dépasser les points de blocage.

"Comme tout accord pour s’opposer à la droite et l’extrême-droite, il implique que chacun fasse des pas vers l’autre. Depuis trop longtemps à gauche, nous n’en avions plus l’habitude, décourageant beaucoup de celles et ceux qui plaçaient en nous leurs espoirs d’un avenir meilleur", écrit-elle.

Un message qui s'adresse particulièrement aux éléphants du PS, hostiles aux positions internationales présentées dans le projet d'accord. François Hollande mène la fronde, Bernard Cazeneuve a rendu sa carte du parti et Stéphane Le Foll affirme être prêt à "conduire la campagne des dissidents". Dans ce contexte de guerre interne, rien ne garantit à l'heure actuel que l'accord sera entériné par le Conseil national du PS.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions