Rien ne justifie l'arrestation de Carlos Ghosn, selon ses avocats

"Stupéfiante", "timing surprenant", les avocats de Carlos Ghosn et sa famille s’étonnent de la nouvelle arrestation ce jeudi de l’ancien PDG de Renault-Nissan alors qu’il venait d’annoncer la tenue d’une conférence de presse le 11 avril.
"Rien ne justifie cette arrestation". Sur notre antenne ce jeudi matin, Jessica Finelle, l’un des avocates de la famille de Carlos Ghosn, s’est étonné de la nouvelle arrestation de Carlos Ghosn. Alors qu’il avait annoncé mercredi 3 avril qu’il souhaitait tenir une conférence de presse le 11 avril pour dire toute sa vérité, l’ancien PDG de l’Alliance Renault-Nissan a de nouveau été conduit devant la justice tôt ce matin.
"Le timing est tout à fait surprenant, a commenté son avocate. Cette arrestation est d’une extrême brutalité. Rien ne la justifie dans un contexte où il a bien montré depuis 29 jours [Carlos Ghosn a été libéré le 6 mars, ndlr] qu’il était à l’entière disposition de la justice, qu’il a respecté l’ensemble des obligations de son contrôle judiciaire si strict soit-il et qu’il est par ailleurs présumé innocent il faut tout de même le rappeler".
"Ce n'est pas une coïncidence"
Jean-Yves Le Borgne, l’avocat français de Carlos Ghosn, s’est lui aussi étonné sur BFM de l’arrestation de son client.
"C’est véritablement une arrestation stupéfiante, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans un contexte très étrange, de versements par Nissan à Oman, ce qui ne devrait pas être de nature à créer une telle suspicion", a souligné son avocat.
Dans un communiqué publié juste après son arrestation, Carlos Ghosn avait de nouveau clamé son innocence. Sa ligne de défense depuis le début de cette affaire.
"Carlos Ghosn conteste fermement que ces versements ont été effectués à des fins autres que commerciales. Il clame son innocence le plus fort qu’il soit, il conteste les faits qui lui sont reprochés", a rappelé Jessica Finelle.
Pour Jean-Yves Le Borgne, le but est de "museler Carlos Ghosn".
"Je ne peux pas imaginer que ce soit une pure et simple coïncidence, car le résultat des choses, c’est de museler Carlos Ghosn, de l’empêcher de dire ce qu’il annonçait qu’il allait dire, a déclaré son avocat. Craint-on ses révélations, ne veut-on pas qu’il dise à la terre entière les raisons ayant motivées cette organisation extraordinaire contre lui c’est possible. Que cela soit fondé ou pas, on ne peut pas ne pas être tenté de croire à une raison telle que celle-là. Ce n’est pas seulement le lendemain du jour où il annonce sa conférence de presse la semaine prochaine, c’est aussi le lendemain du jour où Renault en France nous parle des versements faits à Oman".
Saisir une nouvelle fois les Nations Unies
L’avocate a par ailleurs annoncé que le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations-Unies allait de nouveau être saisie. Ce groupe avait déjà été saisie il y a un mois par la défense de Carlos Ghosn, pour dénoncer "le caractère arbitraire de sa détention, et son procès qui est inéquitable", a rappelé son avocate. "Il a tout à fait le droit de s’expliquer publiquement sur ses charges", a ajouté Jessica Finelle.
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