Pleins feux sur le minage des Bitcoins
Le Bitcoin est en ce moment tendanciellement à la hausse et a battu plusieurs records successifs notamment en dépassant la barre des 40 000 dollars, avant de se replier quelque peu. Comment l’expliquez-vous ?
Les facteurs d’explication sont multiples. Relevons, en tout premier lieu, l’engouement massif vers des valeurs refuges. Dans ce contexte, l’accessibilité somme toute aisée au Bitcoin le rend particulièrement recherché. De plus, en raison de la crise du Covid-19, la masse monétaire mondiale a été multipliée par deux, entraînant une chute de la valeur des monnaies traditionnelles (ce qui mécaniquement renchérit le prix du Bitcoin). Enfin, de gros acteurs comme Paypal, ont annoncé accepter le Bitcoin, ce qui a également contribué à renforcer la valeur de l’actif. Mis bout à bout, tout cela participe à l’envol des cours de la cryptomonnaie. La tendance lui est donc extrêmement favorable.
Que vaut-il mieux aujourd’hui : acheter du Bitcoin sur le marché ou le produire en s’impliquant dans une activité de minage ?
Cela dépend de votre profil. Si vous êtes persuadé que la valeur du Bitcoin doublera dans une semaine, n’achetez pas de machines pour le produire. Allez sur le marché et encaissez votre plus-value. Il s’agit toutefois d’une stratégie risquée, car le Bitcoin a déjà connu des périodes de forte volatilité et il peut arriver, que sa valeur soit, au final, divisée par deux en peu de temps. Tournons-nous maintenant vers une stratégie de production de Bitcoin. Il s’agit d’une logique qui est plus industrielle que financière. On vient investir dans un moyen de production pour l’obtenir à trois, quatre, voire cinq fois moins que sa valeur sur le marché. Mais cela demande donc des moyens (l’investissement dans les machines) et du temps. Il faudra compter de deux à trois ans pour amortir l’opération.
Est-il possible de démocratiser l’accès au minage, activité qui nécessite des investissements coûteux ?
Chez Gwensas, nous travaillons actuellement sur le lancement d’une offre Cloud. Elle s’adresse à la très grande majorité de la population qui ne peut pas se permettre d’investir de grandes sommes dans une activité de minage ou qui veulent juste tester le système. Il faut savoir qu’une machine coûte aux alentours de 5 000 euros. Nous proposons donc avec cette offre à venir, au ticket d’entrée à 10 euros, à tout à chacun de devenir actif dans le secteur.
Aujourd’hui, est-il rentable de procéder au minage en France ?
Pour être concurrentiel dans ce secteur, il faut pouvoir bénéficier d’une électricité peu onéreuse. C’est pour cette raison qu’il n’est pas possible de procéder à une activité de minage en France. C’est pourquoi nous avons fermé notre mine française. Nos activités se font en centre Afrique où le prix de l’électricité s’établit à 2,5 centimes d’euros par kWh, contre 17 centimes en France.
Peut-on produire du Bitcoin tout en promouvant une démarche « verte » ?
Tout l’enjeu est de produire des Bitcoins verts. Pour y parvenir, il faut implanter les fermes de minage là où l'électricité est surproduite et où le réseau ne permet pas de l’acheminer ailleurs. L’électricité ne se stocke pas, ou mal. Il faut donc aller la consommer sur place. Tout notre projet en centre Afrique est justement de favoriser le développement des centrales hydroélectriques avec de l’énergie renouvelable en venant directement la consommer au pied de la centrale pour la rendre, dès le départ, économiquement viable.
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