Maintenance aéronautique : de l’importance de la digitalisation
Après deux ans de crise, quel constat dressez-vous du marché de l’aéronautique ?
La Covid a été le point de départ de nombreuses complications. Il y a bien sûr eu l’arrêt brutal du trafic aérien, et aujourd’hui encore son redémarrage se fait en dents de scie. Sans oublier la stratégie « zéro Covid » qui se poursuit en Asie, bloquant certaines régions pour une durée indéterminée. À cette crise s’ajoutent d’autres problématiques : l’augmentation du prix du kérosène, des exigences environnementales renforcées (décarbonation, aviation légère) et la guerre en Ukraine, qui rallonge les routes vers l’Asie.
Les compagnies aériennes rencontrent elles-mêmes des difficultés. Elles peinent notamment à recruter du personnel de maintenance et même des pilotes. Ces activités étaient florissantes autrefois, mais il y a eu de nombreuses reconversions et le secteur a perdu de son attractivité. De plus, certaines compagnies du Middle East et des États-Unis ont licencié des milliers de personnes durant la crise, ce qui explique aussi cette pénurie de main-d’œuvre.
Néanmoins, un renouveau émerge de cette situation complexe. Les compagnies ont en effet pris conscience du besoin de renouveler la quasi-totalité de leurs flottes, et donc de mettre au rebut les avions les plus anciens ou ceux qui consomment le plus. Il ne devrait pas y avoir d’augmentation majeure de volume, mais bel et bien une transformation effectuée dans les cinq prochaines années. La moyenne d’âge d’un avion est actuellement de 20 ans. Après ce renouvellement, elle devrait être de 9-10 ans.
Quelles sont les problématiques auxquelles répond Fingermind ?
L’aéronautique est un secteur qui n’a pas encore pris totalement le tournant de la digitalisation. Sa progression est très lente dans ce domaine, mais elle est nécessaire depuis de nombreuses années. La conjoncture le prouve. Cependant, les méthodes de travail englobent toujours énormément de papier et de signatures manuscrites. Parmi les activités qui doivent être digitalisées, il y a l’accès à toute la documentation de maintenance de l’avion.
Un avion est un appareil complexe et composé de nombreux équipements : moteur, trains d’atterrissage, APU… Chaque constructeur a pour habitude de proposer son propre outil pour donner accès à la documentation d’un élément spécifique. Ce mode de fonctionnement multiplie les outils et les formations des mécaniciens et des techniciens. Or, la main-d’œuvre se raréfie et les coûts augmentent. Il est donc nécessaire d’utiliser des outils capables d’optimiser, d’améliorer et de fluidifier tout le processus de maintenance aéronautique. C’est précisément ce que fournit Fingermind.
Nous proposons un seul et même outil pour accéder à toute la documentation de maintenance d’un avion. Notre logiciel centralise et banalise l’accès à l’information relative au moteur, aux trains d’atterrissage, aux sièges, aux systèmes de vidéo, etc. Cette solution est disponible aussi bien en mode local qu’en mode connecté. Toute cette documentation peut être stockée sur une tablette présente dans l’avion. À l’arrivée, le mécanicien peut donc la consulter et rechercher par exemple une éventuelle panne grâce aux outils embarqués sur la tablette. Quant au mode connecté, il est disponible depuis un hangar de maintenance pour des opérations plus lourdes.
Utilisez-vous l’intelligence artificielle pour optimiser la maintenance aéronautique ?
Oui ! Nous développons des outils pour mieux comprendre la manière de travailler du mécanicien. Cette analyse nous permet de déceler les éventuelles difficultés d’exécution d’une procédure, tout en gardant toujours à l’esprit la sécurité du passager. Fingermind collecte ces informations et les confie aux compagnies aériennes. C’est à elles de décider des optimisations nécessaires (améliorer la formation, modifier le processus interne, etc.) dans le respect des contraintes réglementaires (EASA, FAA…).
Avez-vous un mot de la fin ?
L’autorité de régulation américaine FAA (Federal Aviation Administration) a récemment lancé un programme de financement pour faciliter la formation des pilotes et des mécaniciens. Elle a mis en évidence des problèmes de recrutement sur ces postes. D’après elle, la solution réside dans la digitalisation et la formation sur les nouveaux métiers et les nouvelles manières de travailler.
Ce programme de plusieurs millions de dollars a pour vocation d’encourager les écoles de pilotes et de mécaniciens à passer le pas pour attirer de jeunes talents. Fingermind et ses méthodes modernes s’inscrivent pleinement dans cette prise de conscience pour redynamiser le secteur et répondre aux contraintes économiques des compagnies aériennes.
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