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Economie

Pourquoi certains médicaments manquent dans les pharmacies

Certaines références de médicaments manquent dans les pharmacies. Une situation qui s'est aggravée ces derniers mois.

Sur l'ordonnance, tous les médicaments ne seront peut-être disponibles. Dans les pharmacies, les ruptures de stock sont courantes ces derniers temps: selon les chiffres du groupement d'intérêt économique (GIE) Gers, qui représente les entreprises pharmaceutiques, 12,5% des références de médicaments étaient en tension à la mi-août, c'est-à-dire que les pharmacies requérantes ne pouvaient pas être fournies pendant au moins une semaine, rapportent Les Échos. Un chiffre qui a presque doublé depuis le mois de janvier, où il était de 6,5%.

Cette tension sur les approvisionnements n'est pas nouvelle et est liée à de multiples facteurs, notamment structurels, variant selon les médicaments. Mais, notamment, la demande de produits pharmaceutiques est en forte hausse au niveau mondial; or, le prix des médicaments est bas en France et strictement réglementé, certains distributeurs privilégiant alors d'autres marchés. Par ailleurs, la situation a été aggravée par la guerre en Ukraine, qui a fait exploser les coûts de l'énergie et de production des laboratoires et mis en péril la fabrication de certains médicaments, notamment les génériques.

Des alternatives

Pas de panique s'il manque un médicament: chacun présente différentes alternatives (gélules, effervescent, liquide…). Si une référence manque dans la pharmacie, une autre référence est le plus souvent disponible. De même, le pharmacien peut proposer le médicament générique à la place du médicament d'origine, ou inversement. La situation s'avère plus compliquée pour les médicaments essentiellement distribués sous forme de génériques ou pour les produits qui possèdent peu (ou pas) d'alternatives et sont vitaux pour certains patients, comme les anti-infectieux et les anti-cancéreux.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s'inquiète notamment pour les diabétiques: l'agence publique a récemment alerté sur les "fortes tensions d’approvisionnement" concernant les "analogues de GLP-1", indiqués dans le traitement du diabète de type 2. Plus concrètement, ce sont des médicaments sous forme d'injections connus sous le nom d'Ozempic (fabriqué par le laboratoire Novo Nordisk) et de Trulicity (Lilly). La demande est en forte augmentation dans le monde, notamment aux Etats-Unis où l'Ozempic est utilisé pour une perte rapide de poids.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV