Le dossier "chaud" de la réforme des régimes spéciaux de retraite revient sur la table

Le haut-commissaire à la réforme des retraites reçoit cette semaine les syndicats pour aborder le sujet "brûlant" du maintien ou non de dispositifs dérogatoires permettant le départ en retraite avant 62 ans de certaines catégories de salariés du public (SNCF, RATP, policiers, militaires,...).
Le gouvernement a-t-il l'intention de maintenir certains régimes spéciaux de retraite dérogatoires permettant à leurs bénéficiaires de partir plus tôt en retraite (avant 62 ans) ? C'est tout à fait possible comme le laisse entrevoir un document de travail remis aux partenaires sociaux par le haut-commissaire à la réforme de retraites, Jean-Paul Delevoye.
Ce texte, auquel Le Parisien a eu accès, se contente pour l'essentiel de dresser un état de la situation actuelle de ces régimes spéciaux dont bénéficient certains fonctionnaires (militaires, policiers) ou salariés d'entreprises publiques. Au total près de 765.000 salariés peuvent ainsi profiter d'un départ anticipé en retraite justifié par des sujétions spéciales, des obligations de service ou tout simplement par le maintien d'avantages sociaux acquis.
Les syndicats sur la défensive
Le document de travail prévoit ainsi que la mise en place d’un système universel de retraite par points permettra "de maintenir des dispositifs particuliers dès lors que ces dérogations reposent sur des spécificités objectives qui justifient un droit au départ anticipé".
Reste à déterminer quels seront les critères qui seront appliqués pour justifier le maintien ou pas de régimes de retraites dérogatoires. Reste surtout à savoir si les syndicats accepteront de jouer le jeu en faisant le tri entre ceux qui continueront de partir avant l'âge légal et les autres qui devront prolonger leur activité en se calant sur le régime commun.
Le haut-commissaire à la réforme des retraites avance à pas de loup sur ce sujet socialement brûlant qui pourrait remettre en question des les régimes spéciaux de retraite favorables des agents RATP et SNCF. "On pourra maintenir certaines spécificités comme pour les militaires ou pour les régimes des indépendants", avait prudemment déclaré au Parisien Jean-Paul-Delevoye en mai 2018.
"Les régimes spéciaux ont déjà été réformés"
"Tout le monde oublie que les régimes spéciaux ont déjà été réformés. Le pas qui reste à faire est abordable. Mon rôle sera de dire comment on justifie une différence, visant à donner des points supplémentaires à certains et pas à d’autres, et comment on accélère les convergences quand c’est possible" expliquait alors le haut-commissaire à la réforme des retraites. Sauf que, depuis, le contexte social a changé avec la crise sociale des gilets jaunes.
De toute manière, les arbitrages gouvernementaux sur la future réforme des retraites n'interviendront qu'après les élections européennes, en vue de la présentation d'un projet de loi qui serait examiné au mieux cet été au Parlement.
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