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La réalité virtuelle s'invite dans les entreprises pour tester les compétences des salariés

La réalité virtuelle permet d'identifier ses "soft skills"

La réalité virtuelle permet d'identifier ses "soft skills" - Oculus

Armés d'un casque de réalité virtuelle, les salariés peuvent désormais travailler sur leur "savoir être", toutes ces compétences qui ne se voient pas sur un CV mais qui deviennent de plus en plus importantes au sein des entreprises.

Au sommet d'un gratte-ciel, une fine passerelle s'avance dans le vide pour rejoindre une autre tour. Derrière vous, trois collaborateurs pétrifiés par le vertige, peu enclins à s'avancer sur la plateforme. A votre disposition, quelques objets pour les convaincre: un parachute, un lingot d'or et même un révolver… Voici le type d'enjeux, ou plutôt de jeux, auxquels vous confronte l'outil Oddity VR.

Evidemment, la situation en question n'est pas réelle. Mais le casque de réalité virtuelle joue pleinement son rôle immersif. Même bien à l'abri dans une salle au rez-de-chaussée, l'illusion du vertige fonctionne très bien. D'ailleurs, plutôt que de menacer ou de faire languir vos collaborateurs, montrer l'exemple en s'aventurant soi-même sur la plateforme sera le meilleur moyen de les convaincre.

Profils spécifiques

Oddity VR, ce sont douze module de jeu pour étudier vos "soft skills". Comprenez "compétences douces", comme la communication, l'intelligence relationnelle, la curiosité ou la prise d'initiative… autant de qualité qu'on ne retrouve pas dans un CV qui s'avèrent de plus en plus déterminantes pour les entreprises.

Le logiciel de réalité virtuelle est conçu par le cabinet de recrutement Walter, associé au studio Human Games ainsi qu'au psychanalyste et psychothérapeute Pascal Neveu. L'enjeu est donc de détecter les soft skills ou plutôt les "révéler", explique Denis Deguilhen, ex-DRH de grands groupes et désormais président d'Oddity VR.

Concrètement, l'outil peut servir lors des recrutements, pour sélectionner des profils spécifiques ou lors des formations en interne pour mieux évoluer au sein d'une entreprise. L'avantage de la réalité virtuelle, comparée à des questionnaires, est son aspect immersif et ludique. Par exemple, jouer au handball implique, soit de jouer en équipe, soit de prendre l'initiative du tir. Deux chemins pour évaluer la prise de décision instantanée.

Pas de mauvaises réponses

Pour ses concepteurs, Oddity VR permet donc de faire apparaitre de réelles qualité en évitant le biais du simple déclaratif. Revers de la médaille du ludique, les jeux peuvent devenir frustrants voire presque démoralisant si on ne parvient à saisir l'enjeu du module. En entretien d'embauche, il faut donc avoir les nerfs solides. "C'est un outil bienveillant, assure Denis Deguilhen. Il n'y a pas de mauvaises réponses ou de mauvaises actions".

Le résultat, c'est une étoile à 15 branches qui rend compte des différents soft skills et permet de souligner les points forts, comme les points à améliorer.

Pour l'entreprise, c'est d'abord réussir une embauche, en accord avec les attentes en matière de "savoir être" et ainsi éviter les erreurs de casting. En interne, c'est aussi assurer la transition des métiers, souvent bouleversés par le numérique.

Un outil pour le télétravail
Etes-vous fait pour le télétravail? Un outil spécifique permet de se tester. Toujours avec le casque, la réalité virtuelle projette le salarié dans un appartement avec tous les distractions que cela implique: pleurs du bébé, sonnette de la porte d'entrée. L'idée est de comprendre comment le salarié réagit face à ces perturbations. Et surtout comment trouver des solutions…

Thomas Leroy Journaliste BFM Business