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La Grèce renonce à équiper sa marine de frégates françaises pour se tourner vers les Etats-Unis

La Grèce se disait prête à s'équiper de deux cyber frégates de défense et d'intervention françaises (FDI) de Naval Group.  Finalement, elle a décidé de se tourner vers les frégates MMSC de Lockheed-Martin.

La Grèce se disait prête à s'équiper de deux cyber frégates de défense et d'intervention françaises (FDI) de Naval Group. Finalement, elle a décidé de se tourner vers les frégates MMSC de Lockheed-Martin. - Lookheed-Marton

La Grèce renonce à équiper sa marine de frégates françaises pour privilégier du matériel militaire du fabricant américain Lockheed-Martin.

Rien n'est acquis tant qu'un bon de commande n'est pas signé. La Grèce se disait prête il y a un an à moderniser sa marine en s'équipant de deux cyber frégates de défense et d'intervention françaises (FDI) équipées du radar numérique Sea Fire de Thales.  Finalement, Athènes aurait décidé de se tourner vers Lockheed-Martin.

Pour 4,4 milliards de dollars, l'Américain aurait proposé, selon le site eKathimerini, "quatre frégates Multi-Mission Surface Combatant (MMSC), la mise à niveau de quatre frégates de type MEKO et des navires de solution intermédiaire". De plus, trois de ces frégates américaines seront construites sur des chantiers navals grecs sous contrôle américain.

Selon le site grec defencereview, le contrat des FDI s'élevait lui à 2,8 milliards d'euros avec un ensemble complet d'armes et un support technique. Comment Lockheed-Martin a pu chiper ce contrat à la France? D'ailleurs, cette commande américaine questionne aussi les experts.

Les navires du MMSC n'ont pas leur place dans la marine. Ils sapent et hypothèquent la Marine et la puissance navale nationale". Cet expert grec pointe même des "problèmes techniques que les Américains admettent eux-mêmes, avec une superstructure en aluminium qui est un matériau très problématique".

Hélicoptères anti-sous-marins

Officiellement, la Grèce a cédé pour une raison stratégique qui avait pourtant été précisée lors de la signature de la lettre d'intention en 2019. Pour finaliser ce contrat, ces navires devait être équipés de missiles de croisière navals (MdCN) d'une portée de plus de 1000 km à Mach 0,80 pour effectuer des frappes terrestres.

A l'époque, Nikos Panagiotopoulos, ministre grec de la Défense restait prudent sur la finalisation du contrat des FDI appelées "Belharra" pour l'exportation.

Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir jusqu'à ce que les deux parties s'accordent sur les caractéristiques techniques du navire, conformément aux exigences de notre marine", avait-il indiqué.

En septembre dernier, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, annonçait un "important" programme d'achats d'armes, avec, en plus des frégates, 18 chasseurs Rafale et quatre hélicoptères de la marine. Ces hélicoptères devraient être commandés à Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin.

Comme le rappelle Opex360, ils s'agira en toute logique d’hélicoptères anti-sous-marins Seahawk MH-60R, des appareils "'compatibles' avec les frégates de type MMSC".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco