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L'entreprise Kärcher très remontée contre Valérie Pécresse et les politiques français

Dans un communiqué, l'entreprise allemande appelle une nouvelle fois les candidats à l'élection présidentielle à cesser d'utiliser sa marque dans le débat politique. Un rappel que la marque réitère en vain depuis 2005...

"Il faut ressortir le kärcher de la cave" pour "nettoyer les quartiers". Les propos tenus la semaine dernière par la candidate LR à l'élection présidentielle ne passent pas auprès de la société allemande qui commercialise le fameux nettoyeur pression.

Dans un communiqué, la filiale française condamne une fois l'utilisation de sa marque dans le débat politique français.

"L’entreprise Kärcher réagit aux propos déplacés et réitérés de Madame Valérie Pécresse, candidate à l’élection présidentielle, qui a utilisé à plusieurs reprises la marque Kärcher de manière inappropriée, lors d’une interview accordée à La Provence le 6 janvier, sur le plateau de On est en Direct sur France 2 le 8 janvier et de nouveau lors d’une interview aux Matins Présidentiels de France Info le 10 janvier", rappelle l'entreprise de nettoyage.

Dans le débat depuis 2005

Comme à chaque élection présidentielle depuis 2007, la firme allemande exige donc des candidats français qu'ils cessent d'utiliser son nom de marque à des fins politiques.

"La marque Kärcher n’est "l’étendard" d’aucun parti politique, mais la propriété exclusive des sociétés Kärcher, rappelle-t-elle dans le communiqué. Le groupe Kärcher se bat, depuis des années, pour que sa marque ne soit pas exploitée sur la scène politique française, où elle n’a pas sa place, et s’oppose à ce qu’elle soit associée à tout parti ou courant politique."

Des utilisations qui portent atteinte à "sa distinctivité", "son image" et qui "sont préjudiciables puisqu'ils associent les produits Kärcher à la violence et à l'insécurité", déplore la société.

L'entreprise rappelle qu'elle "se dédie au nettoyage" et qu'elle "défend aussi des valeurs citoyennes fortes, notamment en menant une politique active de mécénat culturel et intervient sur des chantiers de grande ampleur. Dans ce cadre, Kärcher vient de débuter le nettoyage de l’obélisque de la Concorde, en partenariat avec le ministère de la Culture."

Depuis le 20 juin 2005 et le premier emploi de la marque dans le débat politique par Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur, l'entreprise familiale lutte en vain pour que sa marque ne soit plus utilisée dans le débat public.

En 2016, le groupe avait envoyé une lettre recommandée à 19 candidats déclarés de l'élection présidentielle 2017 pour leur enjoindre de ne pas utiliser son nom de marque. Demande réitérée en 2020 dans un communiqué publié dans la presse.

"Kärcher ne souhaite pas que son nom soit et sa marque soient empruntés par le discours ou ou pour tout autre sujet qui désignerait autre chose que ses produits", rappelait la marque en août de l'année dernière.

Une demande restée une nouvelle fois lettre morte. Au grand dam de la compagnie qui déplore aujourd'hui "la méconnaissance par certaines personnalités politiques du respect de ses droits."

Malgré de nombreux rappels, le groupe n'a jamais engagé de poursuite contre un candidat.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco