Livraison de gaz vers l'Europe: la Russie laisse planer la menace

La situation devient critique alors que "la saison de chauffage approche". - Sergey Bobok - AFP
La Russie met la pression aux Européens. Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a souligné, ce vendredi 29 août, les "forts risques" qui pèsent sur la livraison de gaz russe vers l'Europe, lors d'une conférence de presse avec le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger.
"La situation est hautement critique à l'approche de la saison de chauffage", a déclaré le ministre russe, ajoutant qu'"il y a un risque que le gaz livré par Gazprom pour l'Europe soit illégalement prélevé par l'Ukraine pour ses propres besoins".
L'Ukraine a reconnu récemment qu'elle ne disposait pas suffisamment de gaz en réserve pour répondre à ses besoins pendant l'hiver et a accusé Moscou cette semaine de vouloir couper le gaz à l'Europe.
La Russie accepte de faire une remise
Pour éviter cela, le ministre russe de l'Energie a déclaré vendredi que son pays était toujours disposé à reprendre les négociations sur les livraisons de gaz à l'Ukraine et à offrir une "ristourne" à Kiev, avec effet rétroactif.
Moscou accepte d'accorder à Kiev une remise de 100 dollars par 1.000 mètres cubes et à l'appliquer de manière rétroactive, a déclaré de son côté Alexander Novak.
La remise proposée par Moscou à l'Ukraine ramènerait le coût des 1.000 m3 de 485 dollars, soit le prix le plus élevé acquitté par un client européen, à 385 dollars. Lors des négociations qui avaient précédé l'arrêt des livraisons, Kiev s'était dite prête à accepter le prix de 326 dollars proposé par la Commission européenne.
La Russie, qui a pratiquement doublé le prix du gaz fourni à l'Ukraine après le renversement du président Viktor Ianoukovitch en février, a totalement suspendu ses livraisons en juin, Kiev n'ayant pas réglé une facture évaluée par Gazprom à près de deux milliards de dollars.