Qui est François Durovray, le nouveau ministre des Transports?

C'est une nomination qui semble rassurer le secteur des transports publics. François Durovray est le nouveau ministre délégué aux Transports dans le gouvernement de Michel Barnier.
A noter que désormais, ce portefeuille n’est plus chapeauté par le ministre de la Transition énergétique mais par Catherine Vautrin, ministre des Partenariats avec les territoires.
Cet homme de 53 ans, président Les Républicains (LR) du Conseil départemental de l’Essonne (il est élu dans le département depuis 2001), succède donc à Patrice Vergriete, il est perçu comme un bon connaisseur du secteur.
Il se spécialise dans les transports à partir de 2010 en tant qu'élu et rédige notamment un rapport sur l’avenir des mobilités en Île-de-France en préconisant une écotaxe sur les poids lourds.
Il préside également la commission Transports, mobilités et infrastructures de l’Association des départements de France (ADF) depuis 2015 et est vice-président du Groupement des autorités responsables de transport (GART) depuis 2021.
Billet de transport unique
En 2023, il a été missionné par Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d'Ile-de-France sur "le développement des lignes de cars express en Île-de-France.
Dans la région, il a ainsi oeuvré pour l'achat des nouvelles rames RER, le développement du billet de transport unique qui entrera en vigueur le 2 janvier prochain en Ile-de-France.
Il est membre du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, administrateur d’Île-de-France Mobilités et président de l'association Grande Couronne Capitale (regroupant tous les départements d’Île-de-France).
Il préside également la Codatu, une ONG qui aide au développement des mobilités durables dans les pays du Sud.
Bref, il a l'habitude depuis plusieurs années maintenant de travailler avec la plupart des instances, des opérateurs et des autorités impliqués dans la problématique des transports publics.
"Le Ministre Durovray dispose d'une solide expertise en matière de transports et a toujours oeuvré pour faciliter les mobilités du quotidien grâce au développement des transports collectifs. En témoignent son rapport sur le développement des cars Express en Île-de-France et sa mobilisation en faveur des SERM. Son engagement à défendre le secteur sera déterminant pour aboutir à un PLF 2025 permettant d'accompagner un choc d'offre et accélérer la transition écologique" commente ainsi l’Union des Transports Publics et Ferroviaires (UTPF).
"Ses compétences et sa connaissance du transport public, et plus largement de la mobilité, constituent indéniablement un atout pour notre secteur", ajoute le Groupement des autorités responsables de transport.
"Mais, nous l’avons constaté avec ses prédécesseurs, volonté et vision ne suffisent pas toujours à un ministre pour faire prévaloir ses choix. De plus, encore faut-il qu’il puisse disposer des moyens de sa politique…", poursuit l'association.
Défis
Et il faut dire que les dossiers stratégiques sur sa table sont nombreux. On peut évoquer la problématique du financement de la régénération du réseau secondaire (hors TGV) et son corolaire du plan à 100 milliards d'euros annoncé par Elisabeth Borne et dont le financement n'a jamais été précisé.
Ou encore la question de la poursuite de la relance des trains de nuit (qui manque cruellement de matériel neuf), le développement de la concurrence nationale et régionale, le financement des SERM (les RER régionaux), la desserte fine du territoire afin d'accélérer le report modal, la protection du réseau après les sabotages de cet été, la mise en place de la nouvelle structure de Fret SNCF et la relance du transport de marchandises par le rail, le prix du train...
Sans oublier les tensions sociales à la SNCF qui agitent encore et toujours les syndicats.
La question de la succession de Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF va également vite se poser, le mandat du PDG, déjà étendu pour les Jeux olympiques de Paris, arrivant à expiration.