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Air France suspend deux pilotes après une bagarre dans le cockpit d'un vol Genève-Paris

Des avions de la compagnie Air France à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 25 novembre 2020

Des avions de la compagnie Air France à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 25 novembre 2020 - Thomas COEX © 2019 AFP

Associated Press rapporte que la compagnie aérienne a sanctionné deux pilotes pour des faits survenus en juin.

Deux pilotes d'Air France se sont battus entre eux alors qu'ils étaient dans le cockpit d'un vol Genève-Paris en juin, a-t-on appris ce dimanche auprès d'Associated Press, confirmant une information de La Tribune. Les deux pilotes ont été suspendus, a indiqué la compagnie aérienne à l'agence de presse américaine.

Le co-pilote et le pilote en sont venus aux mains peu après le décollage de leur Airbus A320. La dispute aurait éclaté après que l'un a heurté accidentellement l'autre. Rapidement, le ton est monté et plusieurs gifles et coups ont été échangés.

Un membre d'équipage a dû intervenir pour séparer les deux hommes et rester dans le cockpit pendant l'intégralité du vol, explique Associated Press.

Un rapport qui pointe des incidents

Ce très rare incident aurait pu passer inaperçu, mais la compagnie aérienne est sous les radars du Bureau d'enquêtes et d'analyse. Et le BEA vient de publier un rapport dans lequel il s'appuie sur plusieurs incidents en vols récents pour appeler Air France à "remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l'entreprise".

Le BEA s'appuie notamment sur un incident survenu le 31 décembre 2020 lors d'un vol entre Brazzaville (Congo) et Paris à bord d'un Airbus A330. Une fuite de carburant détectée en altitude de croisière a conduit l'équipage à se dérouter vers l'aéroport de N'Djamena (Tchad) mais sans observer la procédure de sécurité "FUEL LEAK" qui prévoit la coupure du moteur du côté de la fuite.

"La coupure du moteur (...) a volontairement été omise par l'équipage", observe le rapport.

"Cette décision a ainsi créé un risque important d'incendie et entraîné une diminution importante de la marge de sécurité du vol, l'incendie ayant été évité par chance", poursuit le BEA.

Si l'organisation souligne le nombre "extrêmement limité" de vols Air France donnant lieu à des enquêtes, elle dit avoir observé "au travers d'un certain nombre d'enquêtes récentes (...) que les équipages concernés avaient pu (...) s'affranchir d'effectuer certaines procédures de façon conforme".

Ariel Guez