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Tesla, Renault, Stellantis... les projets d'usines de batteries se multiplient en Europe

Alors que Tesla vient d'inaugurer sa première usine européenne, qui doit produire à terme des batteries en plus des véhicules, il existe au total 38 projets sur le continent, afin de développer la production de cet élément essentiel aux voitures électriques.

Alors que l'Europe a fait le choix du 100% électrique, l'industrie automobile se prépare à cette transition. Au-delà de la production de véhicules, c'est tout l'écosystème autour de la production de composants et en particulier d'un élément fondamental pour ces véhicules "zéro émission": la batterie.

Tesla inaugure sa gigafactory européenne

Tesla vient ainsi d'inaugurer sa première gigafactory européenne près de Berlin. Un site qui va produire des SUV Model Y pour les clients européens de la marque américaine. Mais à terme, l'usine doit aussi produire des batteries et moteurs électriques. Le constructeur ne donne pas de calendrier précis sur le début de cette activité mais affiche l'ambition de produire 50 gigawattheures (GWh) de batterie par an.

Un chiffre colossal qui témoigne d'un marché en plein développement. En 2019, le numéro un mondial, le chinois CATL, avait produit "seulement" 32,5 GWh de cellules luthium-ion mais prévoyait d'augmenter considérablement ses capacités au cours des prochaines années pour répondre à la forte demande, avec 230 GWh prévus pour 2021 et 1200 GWh en 2025.

Une filière batterie européenne en plein boom

Mais Tesla n'est pas seul à se positionner sur ce créneau en Europe. En France, les deux constructeurs tricolores ont aussi des projets bien avancés, tous dans le département du Nord.

Renault, avec l'usine de son partenaire chinois Envision, au sein du pôle Electricity, à côté de l'usine de Douai qui assemble sa nouvelle Mégane 100% électrique. La capacité à l'ouverture du site en 2024 serait de 9 GWh, avec la possibilité de produire à terme jusqu'à 24 GWh par an. Une autre gigafactory, à Grenoble (Isère), a aussi été confirmée récemment par la start-up Verkor, dont Renault est actionnaire, avec une production attendue de 16 GWh début 2025 et jusqu'à 50 GWh à terme.

Côté Stellantis (ex-PSA), c'est sur le site de Douvrin, via sa coentreprise ACC avec TotalEnergies et Mercedes-Benz, que doit ouvrir une gigafactory à partir de 2023, avec une capacité au démarrage de 8 GWh, puis une montée en puissance pour atteindre 24 GWh.

Avec Kaiserslautern, en Allemagne, un troisième site de production d'ACC a été confirmé la semaine dernière à Termoli, en Italie. Au total, l'objectif serait de produire 120 GWh d'ici 2030. Et jusqu'à 400 GWh si on ajoute les deux sites de production prévus en Amérique du Nord, cette fois en partenariat avec LG Energy Solution (LGES).

Volkswagen, champion des batteries

Mais en Europe, c'est clairement Volkswagen qui deviendrait un champion de la production de batteries: le groupe allemand prévoit 6 usines pour 2030, avec une capacité totale de 240 GWh.

Au total, en juin 2021, l'ONG Transport & Environnement avait listé 38 projets en Europe, pour un total de 39,5 milliards d'euros investis et une production qui s'approcherait en 2030 des 1000 GWh. Une fourchette haute qui prend en compte l'ensemble des projets, dont ceux qui n'ont pas encore été confirmés. De quoi largement couvrir les besoins, estimés à 443 GWh en Europe en 2030, indiquait en décembre 2020 la Commission européenne citée par Les Echos.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto