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Bruno Le Maire milite pour une "préférence européenne" en matière d'achat d'armement

"Pour que cette industrie de défense européenne soit viable, il faut que les Européens soient clients de cette industrie européenne", estime Bruno Le Maire, ministre de l'Economie

"Pour que cette industrie de défense européenne soit viable, il faut que les Européens soient clients de cette industrie européenne", estime Bruno Le Maire, ministre de l'Economie - Eric Piermont - AFP

Pour le ministre de l'Economie, les pays membre de l'union européenne devraient privilégier les entreprises européennes pour les contrats de défense.

Le contrat passé en octobre dernier par la Belgique pour l'achat de F-35 américains serait-il resté en travers de la gorge de Bruno Le Maire? Si le ministre de l'Economie n'a pas directement évoqué ce dossier, difficile toutefois de ne pas comprendre le message. Ce mardi, lors d'un déplacement au salon aéronautique du Bourget, le ministre de l'Economie a en effet appelé les membres de l'UE à "acheter leur matériel militaire à des industriels européens" plutôt qu'à des pays tiers.

Pour Bruno Le Maire, cette "préférence européenne" est indispensable pour soutenir ce secteur économique. "Si nous voulons une défense européenne, il faut une industrie européenne de défense. C'est un des éléments décisifs de la réalisation d'une défense européenne autonome", a assuré Bruno Le Maire.

"Pour que cette industrie de défense européenne soit viable, il faut que les Européens soient clients de cette industrie européenne et qu'ils achètent leur matériel militaire à des industriels européens plutôt qu'à des industriels américains", a-t-il poursuivi. "De ce point de vue, je suis favorable à une préférence européenne en matière d'achat d'armement", a insisté le ministre. "Nous avons dans la fourniture d'équipements militaires à préférer les fabrications européennes (...) C'est une évolution qui doit être retenue par la majorité des Etats européens".

La 53e édition du salon aéronautique du Bourget a été marquée lundi par la signature d'un accord-cadre entre la France, l'Allemagne et l'Espagne sur l'avion de combat européen du futur, présenté comme un projet phare pour la Défense européenne. Ce projet, dit "SCAF", est destiné à remplacer les actuels Rafale et Eurofighter d'ici à 2040. Il marque une étape importante dans le renforcement de la défense européenne, potentielle pomme de discorde avec les Etats-Unis, soucieux d'écouler en Europe leurs produits militaires.

Pascal Samama avec AFP