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Energie

EDF veut tenir son objectif de production nucléaire cette année malgré les fissures

Selon Reuters, alors que de nouvelles fissures ont été détectées dans certains réacteurs, EDF prévoit de confirmer son objectif de production nucléaire pour cette année à 300/330 TWh.

EDF prévoit de confirmer son objectif de production nucléaire pour 2023 malgré la révision de son plan de contrôles et de réparations de certains réacteurs après la découverte de nouvelles fissures sur des tuyauteries des centrales françaises, ont indiqué à Reuters deux sources ayant une connaissance directe du sujet.

Ces sources ont cependant souligné que le plan actualisé devait encore recevoir le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ajoutant qu'EDF attendait une décision dans le courant de la semaine.

En cas de validation, l'électricien public serait en mesure de maintenir son objectif de production nucléaire comprise entre 300 et 330 térawatts-heure (TWh) en 2023.

Révision du plan de contrôles et de réparations

EDF a annoncé début mars la détection d'une importante fissure à proximité d'une soudure d'un circuit de sécurité du réacteur n°1 de la centrale de Penly (Seine-Maritime), ainsi que de deux fissures de "fatigue thermique" sur des lignes du réacteur n°2 de Penly et du réacteur n°3 de la centrale de Cattenom (Moselle).

Ces nouvelles fissures ont contraint le groupe à revoir son plan de contrôles et de réparations - basé sur des défauts dits de "corrosion sous contrainte" (CSC) déjà identifiés - qui prévoyait le remplacement systématique et préventif d'ici fin 2023 des tuyauteries de sept réacteurs de 1300 mégawatts (MW), ce qui a suscité des interrogations sur sa capacité à redresser sa production.

"Dans le cas où l'ASN accepterait le plan qui est proposé par EDF, l'objectif de production de 300 à 330 TWh serait maintenu", a déclaré une source interrogée par Reuters.

Renationalisation

Selon une autre source, le nouveau programme de contrôles et de réparations est "quasiment le même" que le précédent, bien qu'il intègre désormais la vérification en priorité de tuyauteries dont les soudures ont été réparées lors de la construction des réacteurs, une intervention susceptible d'avoir aggravé le phénomène de corrosion sous contrainte.

"La fourchette de productible est la même", a ajouté cette source. Une porte-parole de l'ASN n'a pas souhaité commenter ces informations, indiquant seulement que le programme actualisé d'EDF était "en cours d'instruction". EDF et le ministère de l'Énergie n'ont pas fait de commentaires.

EDF, en voie de renationalisation complète, est sous pression pour améliorer ses performances après avoir accusé une perte nette historique de 17,9 milliards d'euros en 2022, en raison notamment d'une chute de 23% de la production du parc nucléaire français (à 279,0 TWh) liée aux problèmes de corrosion déjà détectés et à de nombreuses opérations de maintenance classiques.

OC avec Reuters