Le groupe français Banijay va s'offrir le géant de la téléréalité Endemol
Cela pourrait bien être l'opération de l'année dans le secteur de l'audiovisuel. Selon plusieurs sources, le groupe français Banijay, propriété de Stéphane Courbit, est sur le point de mettre la main sur le géant Endemol Shine, détenu par Disney et le fonds Apollo Global Management.
C'est ainsi l'épilogue d'un long processus de vente qui dure depuis plus d'un an et qui permettrait à Banijay de jouer, enfin, dans la cour des grands. Le deal, s'il se concrétise, créerait ainsi le numéro 1 mondial de la production audiovisuelle indépendante.
28 Minutes et Hanouna
Fondé en 2007 par Stéphane Courbit, Banijay réalise aujourd'hui un peu plus de 826 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le groupe est contrôlé par la holding Lov Group de son fondateur et par la société DeA Communications, propriété du groupe italien De Agostini. Vivendi fait aussi partie des actionnaires minoritaires.
Via sa filiale Adventure Line Productions, Banijay produit notamment l'émission Koh Lanta pour TF1 mais aussi Fort Boyard sur France 2. Le groupe est aussi le propriétaire de KM Production (28 Minutes, La Cérémonie des César…) et surtout de H2O Productions, la société qui produit les émissions de Cyril Hanouna, véritable poule aux œufs d'or de l'audiovisuel français. La France est d'ailleurs son premier marché avec 22% de ses revenus, suivi du Royaume Uni (20%).
Endemol lourdement endetté
En face, Endemol Shine est le premier producteur audiovisuel mondial et a notamment lancé les premières téléréalités dans le monde et en France (Big brother, Loft Story, Star Academy…). Aujourd'hui, le groupe possède dans son catalogue des marques très fortes comme MasterChef ou Les 12 coups de midi mais aussi des fictions comme les séries Black Mirror, Peaky Blinders ou Versailles. L'opération permettrait à Banijay de tripler de taille : Endemol Shine a en effet affiché 1,78 milliard de chiffre d'affaires l'an dernier.
Lourdement endetté (1,6 milliard d'euros), Endemol est depuis plus d'un an au centre des convoitises, mais les discussions avaient jusque-là achoppé sur le prix : le rachat se ferait aujourd'hui sur une valorisation de 2 milliards d'euros. L'occasion pour Banijay de renforcer sa présence dans les pays anglo-saxons et d'atteindre une taille critique pour peser face aux chaînes et aux plateformes comme Netflix.