Sécurisation de l’emploi : faut-il simplifier les règles de licenciement ?

Laurence Parisot, la présidente du Medef - -
C’est le résultat de quatre réunions préparatoires : le patronat a dévoilé mercredi au syndicat le texte qui doit lui servir de base de négociations pour déboucher sur « une meilleure sécurisation de l’emploi ». L'objectif est d'aboutir à un accord avant la fin d'année pour donner à la fois plus de protection aux salariés et de souplesse aux entreprises. Le texte fait quelques ouvertures en direction des alariés, notamment pour « améliorer leur couverture complémentaire » santé ainsi que celle des demandeurs d'emploi, mais reprend une grande partie des positions patronales. Il propose notamment de « repenser les procédures de licenciement économique » selon que les restructurations impliquent ou pas des suppressions d'emplois, prône de revenir à une homologation administrative « expresse ou implicite » et de limiter les délais pour les plans sociaux.
« Besoin de s’adapter rapidement »
C’est aussi l’avis d’Hervé Lambel, porte-parole des créateurs d'emplois de richesse de France (Cerf). « Il faut pouvoir réduire l’aléa judiciaire, c’est à dire le risque de procès, demande-t-il. C’est une attente majeure d’énormément de chefs d’entreprises, pas pour se séparer des salariés, mais parce c’est un frein majeur à l’embauche. Trop de chefs d’entreprise sont dans une précarité énorme au moment de recruter face à l’aléa et l’incertitude que représente une embauche et la fin du contrat derrière. On a besoin aujourd’hui de pouvoir s’adapter rapidement ».
« Il faut sécuriser les salariés dans leur emploi »
En revanche, pour Agnès Le Brot, négociatrice CGT sur la sécurisation de l’emploi, « il n’y a pas de rigidité du marché du travail français. Les dispositions sont d’ores et déjà très larges pour user et abuser du licenciement économique. C’est le contraire qu’il faut faire, sécuriser les salariés dans leur emploi. Il y a là quelque chose qui est de l’ordre d’une véritable provocation », estime la salariée. La nouvelle rencontre entre patronat et syndicats ce jeudi matin risque d’être houleuse.