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Marché du travail : nouvelle journée de négociations entre syndicats et patronat

Les négociations sur la réforme du marché du travail sont tendues entre syndicats et patronat

Les négociations sur la réforme du marché du travail sont tendues entre syndicats et patronat - -

Syndicats et patronat se réunissent à nouveau ce jeudi pour tenter de trouver un accord sur la réforme du marché du travail. Le Medef a promis de présenter un texte aux syndicats dès le début de matinée. « Ils ont plutôt intérêt à ce que l’Etat légifère », disent les syndicats.

Vont-ils finir par trouver un accord ? Syndicats et patronat qui se réunissent une nouvelle fois ce jeudi vont essayer de se mettre d’accord sur les grandes lignes de la réforme du marché du travail. Malgré les annonces du Medef qui doit notamment proposer en début de matinée un nouveau texte aux syndicats, ces derniers se montrent pour l’instant pessimistes. Ils accusent le patronat de faire du sur place, parlent d’une atmosphère « un peu pesante », « tendue ».
Ces derniers ont fait de la taxation des contrats courts un préalable aux négociations - entre 2000 et 2010, les CDD de moins d'une semaine ont explosé (+120%) - mais la troisième version du projet patronal présentée mercredi excluait toujours le sujet malgré la proposition des syndicats d’endiguer la progression des CDD ultra courts par une taxe patronale. En revanche, le Medef propose d'augmenter le nombre de CDI à durée limitée, des CDI qui durent juste le temps de la mise en place d'un projet.

Michel Sapin pour un accord « gagnant-gagnant »

S’immisçant dans la négociation, le ministre du Travail Michel Sapin a mis la pression mercredi sur le patronat dont les propositions n'ont selon lui « clairement » pas été, jusqu'ici, « à la hauteur des enjeux ». Le ministre avait demandé aux syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) de trouver avec le patronat (Medef, CGPME, UPA) un accord « gagnant-gagnant » entre plus de sécurité pour les salariés et de flexibilité pour les entreprises. Pour être validé, un accord ne doit pas rencontrer l'opposition de plus de deux syndicats.

« On ne croit pas à la taxation des CDD »

Patrick Bernasconi, négociateur du patronat (Medef, CGPME, UPA), assure qu’une solution peut être trouvée mais pas à n’importe quel prix. « Je ne passerai pas autant de temps à essayer de construire quelque chose depuis autant de temps si je ne croyais pas qu’un accord était possible, affirme-t-il. On y croit, on y travaille tous les jours, mais il faut que chacun puisse faire un minimum de concessions. Nous, on ne croit pas à l’effet vertueux, à l’espèce de symbole de la précarité qu’est la taxation des CDD. On pense que ça ne créera aucun emploi. Je leur ai aussi fait comprendre (aux syndicats - ndlr) qu’il n’y aurait aucune signature de la part du patronat si des mesures de flexibilité n’étaient pas prises ».

« Un patronat très arrogant »

Si le Medef assure de sa bonne volonté, les syndicats, eux, ont du mal à y croire à l’image de Stéphane Lardy, secrétaire confédéral FO, le négociateur de FO qui s’est confié sur RMC. « Aujourd’hui à Force Ouvrière, nous considérons que le Medef n’a pas envie d’aller vers un accord, regrette le syndicaliste. On a le sentiment qu’il veut aller vers l’échec. On a un patronat qui est très arrogant depuis quelques mois. Il a obtenu beaucoup de chose de la part du gouvernent : le crédit d’impôt compétitivité emploi, la compétitivité… il obtient beaucoup de chose. Pourquoi voudrait-il après signer un accord ? A Force Ouvrière on se pose la question. Je pense qu’ils ont plus intérêt à ce que l’Etat légifère ».
Malgré certains efforts de part et d'autre, les négociations sont tendues entre les différents protagonistes et les syndicats ne semblent pas confiants quant à la signature d'un accord avant la fin de l'année.

Tugdual de Dieuleveult avec J. Zeghoudi