Jeux Olympiques: Paris 2024 face au défi du recrutement

A deux ans jour pour jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le recrutement, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre est un facteur de préoccupation. Paris 2024 revendique 150.000 emplois mobilisés par l’événement.
"Pour nous, la grande majorité reste des prestataires. Mais oui, pour le recrutement propre à 2024, c'est un défi", reconnaissait début juillet Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), dans une interview au Journal du Dimanche.
D'ici deux ans, les effectifs du Cojop doivent atteindre 4500 collaborateurs. Des emplois qualifiés dans les domaines du business development, de la gestion de projet, de l'informatique, de l'architecture ou encore de l'événementiel.
"Les Jeux sont le plus grand événement au monde. Pour vous donner un exemple très concret, on a récemment publié une fiche de poste de chargé de mission sur les affaires publiques, on a eu plus de 1300 CV en dix jours", témoignait ce mardi sur BFM Business Michael Aloïsio, directeur de cabinet du président du Cojop de Paris 2024.
"Pour l'instant, on ne peut pas se plaindre. Beaucoup de CV arrivent. Quant aux volontaires, on n'est pas inquiets, le monde du sport est le premier tissu associatif en France", assurait Tony Estanguet début juillet.
Pour les Jeux olympiques de Paris, 45.000 bénévoles sont recherchés. La campagne de recrutement démarrera officiellement en février 2023.
Des filières en tension
Mais dans les 150.000 emplois mobilisés pour les Jeux, certains appartiennent à des filières déjà en tension: bâtiment, chauffeurs pour le transport de marchandises ou de personnes, hôtellerie-restauration…
La sécurité est aussi un enjeu primordial. Lors des Jeux, 7000 à 11.000 membres des forces de l’ordre seront sur le pont chaque jour, au côté d'une partie des effectifs de la Marine nationale et l'armée de l'Air.
Surtout, 22.000 à 33.000 agents privés seront nécessaires pour assurer notamment la sécurité des sites olympiques (contrôle des sacs, filtrage des spectateurs...). Il faut non seulement les recruter, mais aussi les former. Or, pour l'heure, les candidats ne se bousculent pas au portillon des Jeux. La faute à des salaires trop bas pour un métier à forte pénibilité, et à la loi de sécurité globale, qui empêche les entreprises de recruter des candidats avec une carte de séjour de moins de 5 ans dans un secteur où 4 agents sur 10 n'ont pas la nationalité française.
Emmanuel Macron a réuni cette semaine une dizaine de ministres pour faire un point d'étape sur l'organisation des JO et ses défis. Le président de la République doit ensuite s'entretenir avec Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO). Un autre point d’étape est prévu "à la rentrée" avec la mairie de Paris, la région Île-de-France, les élus de la Seine-Saint-Denis ou encore le Comité olympique français (CNOSF).
L'Elysée entend organiser ce type de réunion "de façon trimestrielle" à partir de la rentrée pour "maintenir la vitesse actuelle et accélérer", "anticiper les crises et menaces" et être "transparent sur la réalité des travaux engagés, sur les points d’incertitude et sur les fragilités".