"Il y a une suspicion que les salariés ne font rien chez eux": nouvelle manifestation à la Société Générale qui ne veut pas plus d'un jour de télétravail par semaine

Une centaine de salariés de la Société Générale ont manifesté ce jeudi 18 septembre à la mi-journée au pied du siège du groupe bancaire à La Défense contre la volonté de la direction de limiter le télétravail à un seul jour par semaine.
"Nous demandons à ce que la direction revienne sur le principe strict d'un jour de télétravail par semaine, et à rouvrir des négociations sur le télétravail", a déclaré auprès de l'AFP le délégué syndical national CFTC Jean-Benoît Robitaillie.
L'intersyndicale regroupant la CFTC, la CGT et la CFDT est mobilisée depuis l'annonce fin juin, dans un courriel interne signé du directeur général Slawomir Krupa, de la limitation du télétravail à un jour par semaine, contre deux voire plus actuellement pour plus de la moitié des salariés (hors agences).
Améliorer la performance des salariés?
La direction justifiait dans son mail ces changements par une volonté d'harmoniser les pratiques de télétravail au sein de ses différents bureaux dans le monde et d'améliorer la performance des salariés.
"Il y a une suspicion que les salariés ne font rien chez eux", regrette Noura Amar, salariée de la banque depuis près de 20 ans rencontrée par l'AFP, "or on a tous réussi à tenir le bateau pendant le Covid".
"Les relations sociales se sont considérablement dégradées avec l'arrivée de Slawomir Krupa" en mai 2023 à la tête du groupe, complète sa collègue Laurence Ricaud, inquiète de voir "beaucoup de collègues partir", notamment des jeunes.
"Consultation bidon, colère béton"
Les syndicats s'émeuvent également d'un autre front ouvert par les dirigeants: la remise en cause du socle de conditions proposées aux salariés en cas d'éventuels prochains plans de restructuration. La direction "continue d'avancer avec brutalité et violence", écrivait lundi à ce sujet dans un tract les élus CGT du groupe.
Ses adhérents, sifflets en bouche, brandissaient jeudi des pancartes indiquant notamment "consultation bidon, colère béton" ou déformant le nom du directeur général en "Slawopire".
Une grève avait déjà eu lieu vendredi 27 juin, dans un secteur où les mobilisations sont rares, la deuxième de l'année après une première journée d'action le 25 mars faisant suite à l'échec fin 2024 des négociations annuelles obligatoires.
Les prochaines commenceront en novembre. D'ici là, les syndicats auront l'occasion de rencontrer M. Krupa entre deux réunions de négociations, le 19 septembre et le 13 octobre.
Contactée par l'AFP, la Société Générale n'a pas souhaité faire de commentaires.