Le nombre de ménages surendettés continue de reculer en France
Malgré une inflation persistante, de moins en moins de ménages sont surendettés en France. En 2022, 113.081 dossiers de surendettement ont été déposés, selon la dernière enquête publiée par la Banque de France ce lundi. C’est 7% de moins qu’en 2021 et même 51% de moins qu’en 2014.
"Le phénomène de surendettement ne connaît pas de rupture tendancielle en 2022 malgré le contexte économique incertain que nous traversons. (…) On est vigilant mais pour l’instant il n’y a pas d’indicateur alarmiste", a souligné Hélène Arveiller, directrice adjointe des particuliers à la Banque de France. Et de citer parmi les explications possibles les aides pour préserver le pouvoir d’achat des Français comme le bouclier tarifaire sur l’énergie ou encore l’adaptation à la baisse de la consommation des ménages face à la hausse des prix.
La Banque de France a tout de même observé un ralentissement de la baisse du nombre de dossiers de surendettement déposés entre le premier (-10%) et le second semestre (-2%) 2022. Mais rien de préoccupant à ce stade, selon l’institution qui affirme que "l’adoption de plusieurs réformes visant à prévenir le surendettement et à améliorer l’efficacité de la procédure de traitement des dossiers" ainsi que la "bonne orientation du marché de l’emploi" contribuent aussi à l’embellie observée depuis plusieurs années maintenant.
16.238 euros d’endettement médian hors immobilier
L’an dernier, l’endettement global des ménages surendettés s’est établi à 4,3 milliards d’euros, en baisse de 12% par rapport à 2021 (4,8 milliards). L’endettement médian hors immobilier (16.238 euros) est quant à lui stable par rapport à 2021 et en baisse de 8% par rapport à 2014.
La structure de l’endettement n’évolue que très légèrement entre 2021 et 2022, les dettes à la consommation représentant 38% du total de l’endettement, tandis que la part des dettes immobilières recule de 32 à 29% et celle des charges courantes et des autres dettes augmente de deux points pour atteindre 15 et 16%. Pour autant, "malgré la hausse des prix de l’énergie, en 2022, les données statistiques ne font apparaître aucune dégradation de la situation des ménages surendettés à ce titre", les dettes liées à l'énergie pesant toujours 13% des dettes de charges courantes, comme en 2021, selon la Banque de France.
Dans le détail, le niveau d’endettement est inférieur à 7000 euros pour 20% des ménages endettés. Il est en revanche compris entre 7000 et 18.000 euros pour 30% des ménages et supérieur à 250.000 euros pour 2% d’entre eux. Parmi les dossiers clos en 2022, 57% ont fait l’objet d’un effacement total ou partiel de dettes. Au total, 1,3 milliard d’euros de l’endettement global a été effacé tandis que l’effacement moyen s’est établi à 20.224 euros.
Les femmes et adultes isolés sont les plus touchés
Parmi les ménages surendettés en 2022, 57% ont eu recours à la procédure de surendettement pour la première fois. Les premiers concernés sont majoritairement "des adultes isolés ou des femmes, surtout quand elles sont cheffes de famille monoparentale", souligne la Banque de France. De fait, un ménage surendetté sur 5 est une famille monoparentale.
61% des personnes surendettées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (contre 15% dans l’ensemble de la population). Plus précisément, le niveau de vie médian des personnes surendettées s’élève à 1084 euros, contre 1881 euros dans la population totale. 88% d’entre eux sont en outre locataires ou hébergés à titre gratuit, "soit plus du double que pour les ménages français", relève la Banque de France et "près de la moitié sont au chômage, sans profession, en maladie ou encore invalides". Si bien que les prestations familiales, allocations logement et minima sociaux représentent un quart de leurs revenus.