Entreprises: la France reste un des leaders de la parité dans les organes de direction
C’est à nouveau l’heure du constat alors que la journée internationale des femmes approche. S’achemine-t-on toujours vers la parité, la France est-elle parmi les premières de classe ? Deux études parues jeudi – l'une d’Equileap et l’autre d’Ethics & Boards- font état de l’évolution de la place des femmes dans les organes de direction des grandes entreprises.
La France, championne de la mixité hommes-femmes dans les conseils d'administration
Dans les conseils d’administration des 120 plus grandes entreprises françaises (SBF120), 46,3% des membres sont des femmes en 2023. L’Hexagone frôle la mixité parfaite et s'approprie la première place du classement devant les Pays-Bas, l’Italie ou le Danemark, selon les données d'Ethics & Boards.
Si la France brille parmi ses pairs, on peut tout de même noter que le rééquilibrage se fait de plus en plus lentement ses dernières années. En 2022, un peu plus de 46% des administrateurs étaient déjà des administratrices, et elles représentaient 42% des effectifs en 2017.
Dans les comités exécutifs en revanche, les chiffres restent moins bons et la France perd son leadership même si elle reste bonne élève. Les femmes constituent 26,4% des membres de ses comités en 2023. Elle est devancée par les pays nordiques notamment mais aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni, toujours selon Ethics & Boards.
Il y a tout de même des ombres au tableau français comme le nombre de femmes présidentes : 8% seulement, souligne le baromètre Equileap.
La France est-elle sur la voie de la loi "Rixain"?
L’étude Equileap rajoute une cerise sur le gâteau de la recherche de la mixité française en la plaçant également en première position en matière d'égalité homme-femme en entreprise, instances dirigeantes ou non. Son classement couvre 3787 entreprises en bourse et s’appuie sur 19 critères d’équité tels que l’écart de rémunération, les congés parentaux ou le harcèlement sexuel.
Un bilan global plutôt bon qui pourrait permettre à la France de rentrer dans les clous de la loi “Rixain” entrée en vigueur récemment. La loi impose un quota minimum de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises de 1000 salariés ou plus à partir de 2026.
Ces entreprises doivent depuis l'année dernière publier les écarts de représentation entre hommes et femmes parmi leurs dirigeants et “elles devront ensuite compter au moins 30% de femmes cadres dirigeantes et membres d’instances dirigeantes à partir du 1er mars 2026 puis 40% au 1er mars 2029,” dit la loi.
Un nouvel objectif paritaire à l'horizon tandis que la France est déjà en règle avec la loi "Copé-Zimmermann" de 2011 qui, elle, exigeait au moins 40% de femmes dans les conseils d'administration et de surveillance.
Les Echos et Challenges ont respectivement publié en exclusivité les résultats d'Equileap et d'Ethics & Boards jeudi matin.