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Déconfinement: les transporteurs craignent des "troubles à l'ordre public" et avertissent Philippe

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- - Lionel BONAVENTURE / AFP

Les PDG de six grandes entreprises de transports demandent la participation des forces de l'ordre afin d'éviter des "troubles à l'ordre public", le jour du déconfinement.

Dans un courrier daté du 30 avril, les transporteurs font montre de leur inquiétude. Directement adressée à Édouard Philippe, cette lettre de trois pages, très virulente, prévient l'exécutif que la date du 11 mai, prévue pour le déconfinement des Français, sera très difficile à tenir au niveau des transports en commun. 

Les mesures "ne pourront être mises en œuvre"

Initialement dévoilée par Le Point, cette missive examine les mesures données par le Premier ministre lors de son discours devant l'Assemblée nationale mardi passé, dont la gestion des flux dans les transports, ainsi que la présence de marquages au sol "pour la bonne répartition sur les quais." 

En réponse à cela, les PDG de six compagnies, dont la SNCF et la RATP, décrivent les difficultés auxquelles ils devront faire face. "Les opérateurs de transport ne disposent pas aujourd'hui des moyens humains et matériels de nature à satisfaire une telle obligation", à moins de se limiter à 10 à 20% de leur capacité initiale, écrivent-ils.

"Les mesures, strictement nécessaires et proportionnées aux risques sanitaires encourus, doivent être appropriées au réseau de transports auquel elles s'appliquent." Or, pour ces derniers, sans aménagement, "elles ne pourront être mises en œuvre et conduiront à la suspension de l'exploitation". 

"Troubles à l'ordre public" 

Pire, comme résultat de ces situations, les transporteurs craignent "des troubles à l'ordre public", qui pourraient éclater dans les gares et stations de métro. Des tensions pourraient également naître en interne chez certaines compagnies, où conducteurs et chauffeurs pourraient faire valoir leur droit de retrait. 

Pour éviter tout risque d'escalade, les signataires demandent alors "la mobilisation des forces de l'ordre, nationales et municipales", comme "une condition indispensable à la régulation de ces flux." 

En guise de conclusion, le courrier demande au gouvernement la définition "d'un cadre général permettant une déclinaison locale en fonction des spécificités de chaque bassin de mobilité." 

Gaëtane Meslin avec Hugo Septier