Carlos Ghosn, amaigri mais combatif devant le tribunal de Tokyo

Lors de sa première apparition publique depuis son arrestation, le patron de l’Alliance est apparu amaigri. Il a clamé son innocence "d’une voix forte".
La forme, autant que le fond. Depuis l’annonce de sa comparution devant le tribunal de Tokyo (Japon) ce mardi, l’apparence de Carlos Ghosn suscitait autant de spéculations que les propos qu’il allait tenir face à la cour. Cette apparition publique est en effet la première depuis son arrestation, le 19 novembre. Après sept semaines d’une détention aux conditions très strictes.
Amaigri, les cheveux grisonnants
Ce mardi 8 janvier, l’ancien patron de Nissan, et toujours patron de Renault, a donné le change devant le tribunal de Tokyo (Japon). Arrivé discrètement avant 10h30 dans un bus blanc et bleu des autorités, Carlos Ghosn est apparu amaigri devant la cour. Ses conditions de détention lui auraient fait perdre dix kilos, affirmait ce week-end au JDD son fils, Anthony Ghosn. Les repas servis en prison apparaissent en effet frugaux, essentiellement à base de riz, "trois bols par jour", selon Anthony Ghosn. Les journalistes présents ont aussi noté des cheveux grisonnants à la racine, contrastant avec les dernières photos de Carlos Ghosn prises mi-novembre.

En costume sombre
Pour le reste, le grand patron a plutôt fait bonne figure. Arrivé menotté, avec une sorte de lien noué autour de la taille, tenu par deux gardes, il a pu s’exprimer sans entrave. Il ne portait pas non plus son costume de prisonnier, comme il fut un temps spéculé. Vêtu d’un costume sombre, d’une chemise blanche sans cravate, de légères sandales vertes en plastique aux pieds, le patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est aussi apparu rasé. Il s’est surtout montré ferme dans ses propos.
Les observateurs ont noté la lecture "d’une voix ferme" de sa déclaration. Pendant une dizaine de minutes, en anglais, Carlos Ghosn a ainsi clamé son innocence face aux accusations de malversations dont il fait l’objet depuis le 19 novembre. Le reste de l’audience, l’ancien patron de Nissan est resté silencieux, regardant droit devant lui ou par terre, souligne l’agence Bloomberg.
La prochaine échéance pour Carlos Ghosn aura lieu ce vendredi. C’est en effet le 11 janvier que son actuelle période de détention pourrait prendre fin. Lors d'une conférence de presse ce mardi matin, ces avocats ont souligné qu'il n'existait aucune raison de le maintenir en détention. Le juge qui présidait l'audience a de son côté justifié sa longue incarcération comme un moyen d'éviter une fuite hors du pays, de sauvegarder des preuves.
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