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"Ça ne suffira pas": le patron du Medef ne voit pas le plein-emploi arriver suite aux réformes du chômage

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Invité sur BFM Business, le président du Medef encourage le gouvernement à travailler sur la compétitivité du pays et pas seulement sur les règles du chômage pour atteindre le plein-emploi.

Transformation de Pôle Emploi en France Travail, durcissement des règles d'indemnisation... L'exécutif poursuit sur sa route des réformes chômage pour atteindre le plein-emploi d'ici la fin d'un quinquennat. Pourtant un nombre croissant d'observateurs, au sein même de la majorité d'ailleurs, doutent qu'un tel objectif sera atteint à actionnant ce seul levier.

C'est ce qu'estime aussi Patrick Maryin, le président du Medef, qui était invité ce mardi sur BFM Business, alors que le gouvernement demande aux partenaires sociaux de revoir les règles d'indemnisation de l'assurance chômage.

"L'assurance chômage est un élément de réponse, reconnaît le patron des patrons. Mais en l'état le dialogue entre partenaires sociaux est plutôt apaisé. C'est important dans un pays qui est assez inflammable de préserver cette bonne qualité de dialogue", explique le patron du Medef.

"Si on durcit à nouveau, probablement qu'on fera revenir à l'emploi 100 à 150.000 chômeurs, c'est important mais pour atteindre l'objectif de plein-emploi, ça ne suffira pas", poursuit Patrick Martin.

Lenteurs européennes

Dans un contexte de décrochage européen par rapport aux Etats-Unis avec une croissance qui pourrait en France ne pas atteindre 1% en 2024, le président du Medef considère qu'il faut retrouver du dynamisme économique.

"La priorité c'est de continuer à gagner en compétitivité, c'est que la politique de l'offre, au-delà du discours se concrétise, rappelle le patron du Medef, on sait qu'on a encore un gap sur les charges sociales, on sait qu'on a encore un gap sur les impôts de production, c'est très difficile pour l'Etat parce que l'équation budgétaire est d'une compléxité inouie mais ne perdons pas de vue cette priorité: le plein-emploi sera atteint s'il y a une bonne dynamique économique", nous explique Patrick Martin.

Au-delà du cadre français, Patrick Martin pointe la lenteur des procédures européennes des plans de relance par rapport à la réactivité américaine. "Les montants doivent être déployés plus vite et les procédures européennes doivent être allégées, selon lui. Le programme IRA aux Etats-Unis c'est 4 mois entreune demande de subvention et le versement, en Europe c'est 2 à 3 ans".

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco