A Los Angeles, des dortoirs capsules contre la crise du logement

Inspirées des hôtels capsules tokyoïtes, des maisons proposent de se loger à moindre coût dans l’une des villes les plus chères des Etats-Unis. Comme à Los Angeles, pour un loyer de...650 dollars.
Un caisson d'1,22 m de large sur 2,44 de long, pour un loyer qui peut atteindre 800 dollars. Nous ne sommes pas à Tokyo, ville qui compte plus de 6000 habitants au kilomètre carré, mais à Los Angeles, deux fois moins dense mais l’une des plus chères des Etats-Unis.
"Colocation moderne"
En fait, le logement, qui coûte entre 700 et 800 dollars par mois, recouvre un accès à des salles communes comme la cuisine mais aussi salle de musique ou studio photo par exemple. Les colocataires ont aussi droit à des conférences et à des animations comme des concerts.
UP(st)ART est un réseau de 374 lits dans huit maisons "artistiques modernes" et "à mi-chemin entre le camp de vacances et un dortoir". Jeremiah Adler, le fondateur, s’adresse à des artistes qui cherchent à conquérir Hollywood avec un maigre salaire. Mais tout de même capables de débourser plus de 700 dollars chaque mois pour se loger.
Deux fois moins cher que la moyenne
"Concentrez-vous sur votre art, sans avoir à travailler comme serveur ou serveuse pour payer un loyer de 1500$ pour un studio que vous devrez lâcher dans douze mois", promeut celui qui a lancé l’offre il y a trois ans. L'entrepreneur assure que le lit de 3m2 , agrémenté d’un ventilateur, de compartiments pour les chaussures et d’un rideau, est "douillet". C'est surtout deux moins cher que le loyer moyen d’un studio à Los Angeles.
Pour Dana Cuff, architecte et urbaniste enseignant à l'université de Californie à Los Angeles, ce concept est populaire dans les grandes villes confrontées à une pénurie de logements mais ne peut constituer qu'une réponse à court terme. "La colocation, le partage de capsules, ce sont des symptômes de ce besoin profond de solutions alternatives", dit-elle à l'AFP. En moyenne, les résidents restent six mois chez UP(st)ART. Les plus doués et chanceux rejoindront peut-être les hauteurs de Beverly Hills... Ou Atherton, commune californienne de millionnaires, où instituteurs, policiers, ou jardiniers peuvent faire trois à cinq heures de trajet par jour pour se s'y rendre. En 2016, Los Angeles était elle la « capitale américaine des sans-abris ».
Pour remédier à cette crise du logement, San Francisco fait désormais payer une taxe aux grandes entreprises pour financer l'aide aux SDF. Berlin a elle bloqué le prix des loyers sur cinq ans. En 2015, Paris avait également planché sur la transformation de bureaux vacants en habitations.
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