Lumière et reflets de Claude Monet au Grand Palais
par Wilfrid Exbrayat PARIS (Reuters) - Apporter un regard neuf sur une oeuvre dont la lumière, les couleurs et les motifs sont célèbres dans le monde...
par Wilfrid Exbrayat
PARIS (Reuters) - Apporter un regard neuf sur une oeuvre dont la lumière, les couleurs et les motifs sont célèbres dans le monde entier, tel est le défi de la rétrospective Claude Monet qui s'ouvre mercredi à Paris.
L'exposition, qui prendra fin le 24 janvier 2011 au Grand Palais, s'annonce comme un succès public, avec plus de 500.000 spectateurs attendus par les organisateurs.
"Comment peut-on s'y prendre pour présenter Monet au Grand Palais en 2010 ?", s'interroge l'un des commissaires, Richard Thomson, professeur de l'université d'Edimbourg.
Pour tenter de répondre à cette question, la rétrospective s'articule autour de l'année 1890.
A cette date, Claude Monet est un peintre reconnu par la critique, les marchands parisiens et les amateurs, français et américains - les musées d'outre-Atlantique ont d'ailleurs prêté une partie des 169 toiles du Grand Palais.
L'artiste entame à l'époque des "séries" où un même motif est peint à différents moments de la journée, pratique qui trouvera sa consécration dans les grands panneaux des Nymphéas abrités au musée de l'Orangerie, voisin du Grand Palais.
Né à Paris, Claude Monet passe son enfance en Normandie.
Caricaturiste doué, il fait la connaissance d'Eugène Boudin, l'un de ses mentors avec le peintre hollandais Johan Jongkind.
L'influence des deux maîtres est palpable dans les marines normandes qui inaugurent l'exposition parisienne avec des vues de la forêt de Fontainebleau, lieu de passage obligé des paysagistes lorsque Monet fait ses débuts.
Très rapidement, la patte de Monet va ressortir dans des falaises normandes, des paysages d'Argenteuil, jusqu'aux "Nymphéas".
"UNE OBSESSION"
Les jeux de lumière et les jeux de miroir de l'eau fascinent l'artiste.
Il saisit sur le vif des motifs qu'il décline sur plusieurs toiles, passant de l'une à l'autre suivant les heures de la journée, avant de porter souvent la touche finale chez lui, à Giverny, où il réside à partir de 1883.
"Ces paysages d'eau et de reflets sont devenus une obsession", confie-t-il à propos des "Nymphéas".
La rétrospective laisse apprécier l'évolution de sa manière grâce au rapprochement entre les différentes vues de ces séries.
Les formes se dissolvent peu à peu et la figure humaine, quand elle est présente, n'est plus qu'une variation tonale vaporeuse comme une autre.
Cinq toiles du peintre américain Roy Lichtenstein, variations modernes de celles de Monet sur la cathédrale de Rouen, complètent le parcours de l'hommage à un maître qui disait vouloir rendre "l'instantanéité".
La monographie du Grand Palais n'est pas la seule manifestation à mettre l'oeuvre de Monet en valeur à Paris.
Les musées Rodin et Marmottan proposent leur propre regard, ce dernier exposant l'intégralité de sa collection Monet, soit 136 oeuvres.
Un site internet - www.monet2010.com - initie enfin le regard avec goût à l'oeuvre du maître.
Edité par Elizabeth Pineau
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