La ville natale de Rimbaud veut acquérir un portrait retrouvé du poète

La ville de Charleville-Mézières, berceau d'Arthur Rimbaud, tente de réunir 180.000 euros pour acquérir un portrait du poète par sa sœur Isabelle, découvert récemment.

Ville natale de Rimbaud, Charleville-Mézières a lancé une souscription publique pour acquérir, pour un total de 180.000 euros, un portrait du poète réalisé par sa sœur, récemment retrouvé dans une librairie parisienne, a-t-on appris mercredi auprès de la municipalité.

Ce croquis au crayon représentant Arthur Rimbaud "jouant de la harpe abyssine" date de 1893, deux ans après la mort du poète, a indiqué à l'AFP Carole Marquet-Morelle, directrice des musées de la préfecture ardennaise.

"Une idée de son visage à 36 ans"

Son auteure, la sœur d'Arthur Rimbaud le mentionne dans une correspondance où elle évoque une "petite esquisse" qui "donnera une idée de (son) visage à 36 ans".

Le dessin "était connu car il avait été publié dans un catalogue de ventes en mars 1931. Mais depuis, il n'y avait plus aucun élément de localisation. Il existait, mais on ne savait pas où", a dit Carole Marquet-Morelle.

Dessin au crayon d'Isabelle Rimbaud, représentant le poète, Arthur Rimbaud. © Jean-Baptiste de Proyart - Musée municipal de Charleville-Mézières - AFP

Elle a retrouvé sa trace grâce "à son réseau de collègues" chez un libraire parisien, prêt à le céder à la ville pour 180.000 euros.

La souscription publique lancée mardi via la Fondation du patrimoine vise à compléter les mises de l'Etat, qui s'est engagé à verser 70.000 euros, de la Région et de la ville. Objectif, recueillir au moins 30.000 euros.

Exil à Harar

"C'est l'occasion de faire une défiscalisation éthique", a mis en avant la directrice des musées, bien décidée à ce que ce dessin "particulièrement évocateur de l'attachement d'Isabelle à son frère" rejoigne le fond Rimbaud de Charleville-Mézières.

Pour cette représentation de son frère évoquant son exil à Harar, dans l'actuelle Ethiopie, sa sœur avait décalqué une gravure d'un joueur de harpe en costume oriental, modifiant juste le visage.

Selon Carole Marquet-Morelle, l' œuvre a séjourné un temps chez le collectionneur et bibliophile Bernard Malle, frère décédé du réalisateur Louis Malle comme en atteste un cachet "BM" sur l' œuvre.

M. R. avec AFP