Mal en point, le géant Crypto.com va licencier 20% de ses effectifs

La bourse d'échange fondée en 2016 va licencier 20% de ses effectifs. Elle a obtenu le statut PSAN en France en septembre, lui permettant de conquérir des clients français.

Après le géant Coinbase, c'est au tour de la plateforme d'échanges de cryptos Crypto.com d'annoncer le licenciement de 20% de ses effectifs sur environ 4.000 employés, ce qui représente près de 800 postes. C'est la deuxième fois que la plateforme annonce des mauvaises nouvelles en l'espace de 6 mois, après avoir dû se séparer de 5% de ses salariés en juin dernier.

"Nous avons dû faire face à des vents contraires économiques et à des événements imprévisibles de l'industrie", a déclaré Kris Marszalek, le co-fondateur de Crypto.com.

Pour lui, l'effondrement de FTX, a "considérablement nui à la confiance dans l'industrie". En effet, FTX, qui a fait faillite le 9 novembre, a porté un coup dur aux plateformes d'échanges de cryptos, notamment sur la question de leur résilience en cas de retraits massifs des utilisateurs.

Doutes sur Crypto.com

Mi-novembre, Crypto.com a notamment été pris dans une tempête après la publication par le site spécialisé Nomics du volume quotidien de transactions de la plateforme. Ce dernier est passé de 5 milliards de dollars par jour en mai dernier à 300 millions de dollars en novembre. Tentant de rassurer les investisseurs, le patron de Crypto.com avait alors assuré que la société disposait d'un bilan "très solide", mais n'avait pas été très transparent.

Par ailleurs, un audit officieux a montré que Crypto.com reposait en partie sur une cryptomonnaie très spéculative, le shiba, une cryptomonnaie du même genre que le dogecoin, la cryptomonnaie à la tête de chien favorite d'Elon Musk. Il apparait que sur les 2,88 milliards de dollars d'actifs totaux dans les portefeuilles de Crypto.com, environ 558 millions de dollars, soit environ 20%, sont dans la cryptomonnaie shiba. Une situation qui peut faire penser à la stratégie de la plateforme FTX, qui reposait aussi sur une cryptomonnaie précise, le FTT, l'un des éléments qui a conduit à la chute de l'exchange.

Pour rappel, fin septembre, Crypto.com a obtenu l'enregistrement PSAN (pour prestataire de services sur actifs numériques) de l'Autorité des marchés financiers (AMF). La société a été enregistrée en tant que PSAN en France sous le nom de Foris Dax, la filiale de Crypto.com basée à Malte. En France, elle peut notamment proposer des services de conservation d’actifs numériques, achat / vente d’actifs numériques contre monnaie ayant cours légal et échange d’actifs numériques contre d’autres actifs numériques.

Fondé en 2016, l'exchange basé à Singapour revendique plus de 70 millions de clients.

Pauline Armandet