"Stage de rupture" en internat: Christian Estrosi juge l'idée "intéressante" et appelle à passer à "l'étape supérieure"

Une piste "révélatrice". Au lendemain de la visite du Premier ministre Gabriel Attal à Nice ce lundi 22 avril pour le lancement d'un internat destiné aux élèves "décrocheurs" pendant les vacances scolaires, le maire de Nice est revenu ce mardi sur une mesure envers laquelle il se montre prudent.
Invité de BFMTV-RMC ce mardi matin, Christian Estrosi a rappelé que l'internat en question n'avait pas été ouvert spécifiquement pour cette expérimentation, mais qu'il s'agit d'un internat déjà existant au sein du lycée du Parc impérial, dans lequel le maire de Nice rappelle avoir lui-même fait ses études.
"Le garde des Sceaux et Gabriel Attal ont voulu illustrer (...) comment on pouvait prendre 20 adolescents qui avaient entre 13 et 14 ans et qui étaient en limite de décrochage scolaire, et où les parents étaient volontaires, par l’intermédiaire d’associations de quartier que nous finançons, et qui ont des médiateurs pour faire une expérimentation sur un stage de rupture pendant douze jours de vacances scolaires", explique Christian Estrosi.
Une éventuelle "étape supérieure"
Alors même que Gabriel Attal avait annoncé la mise en place de cette expérimentation jeudi dernier lors de sa prise de parole concernant la relation de la jeunesse à l'autorité et les faits de violences chez les mineurs, il a rappelé ce lundi lors de sa visite sur la Côte d'Azur l'objectif de cette expérimentation. Il s'agit ainsi d'envoyer des jeunes "à la dérive" dans des internats afin de les couper de "mauvaises fréquentations" pendant les vacances scolaires.
"Il ne faut pas avoir peur des mots, il y a un problème de violence chez les jeunes (...) M'attaquer à ce problème-là, c'est l'une des grandes priorités de mon gouvernement", a déclaré Gabriel Attal lors d'un échange avec les familles et les adolescents concernés par cette expérimentation.
Une mesure test globalement approuvée par le maire de Nice mais pour laquelle il se montre toutefois prudent, estimant qu'il s'agit d'une "piste" dont l'efficacité devra être prouvée par des résultats. Christian Estrosi a en effet rappelé la réticence de certains jeunes présents ce lundi pour le lancement de l'expérimentation, dont certains ont déclaré auprès du Premier ministre avoir été "forcés" de participer à cette mesure par leurs parents.
"Vous aviez des parents qui disaient merci à la collectivité, ‘on a du mal avec nos enfants’, et puis vous aviez les gamins qui disaient ‘je veux pas, je n’ai rien à faire ici’", raconte le maire de Nice. "Quand on a ce constat-là, il faut faire l’expérimentation par ce stage de rupture, qui est intéressant, mais il va falloir aussi faire un bilan à la fin du stage de rupture."
Le maire de Nice estime ainsi qu'il sera nécessaire, à l'issue des douze jours d'expérimentation, de constater une réelle "rupture" au terme de ce stage. Il va jusqu'à affirmer qu'en cas de "retour aux fondamentaux qui sont les leurs aujourd'hui" pour ces jeunes, il ne faudra pas hésiter à "passer à une étape supérieure".
"L'étape supérieure, c'est naturellement un vrai placement en internat, avec une injonction à être placé dans des places disponibles", déclare Christian Estrosi, expliquant que ces jeunes devront alors "être placés à l'année et encadrés à l'année dans ces internats".
De leurs côtés, les syndicats de l'enseignement craignent que cette mesure ne revienne à ouvrir des "lieux de redressement".