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Nice: polémique autour d'Anthony Borré, premier adjoint au maire, devenu avocat

Anthony Borré sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur

Anthony Borré sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur - BFM Nice Côte d'Azur

Jean-Christophe Picard, élu EELV au conseil municipal de Nice, a émis un signalement auprès du parquet de Nice, pointant le rôle qu'aurait joué l'ancien bâtonnier de Nice, Me Adrien Verrier, dans la décision du conseil de l'ordre.

Y-a-t-il eu conflit d'intérêts dans la décision de l'ordre des avocats d'autoriser le premier adjoint au maire de Nice à porter la robe noire sans avoir passé le certificat d'aptitude? C'est l'avis d'un élu d'opposition niçois, qui a saisi la justice.

Sur l'éventuelle ouverture d'une enquête, le parquet de Nice, destinataire de ce signalement daté du 5 mai, a précisé avoir mis "à l'étude" ce dossier concernant Anthony Borré, 1er adjoint de Christian Estrosi et référent régional du parti Horizons.

Une position "inqualifiable"

Révélé par Nice-Matin, ce signalement émis par Jean-Christophe Picard, élu EELV au conseil municipal de Nice, pointe le rôle qu'aurait joué Me Adrien Verrier, le bâtonnier de Nice, également avocat de la ville, dans cette décision du conseil de l'ordre.

Il reproche aussi au rapporteur de la candidature, un ancien bâtonnier, d'être lié à la ville en tant que défenseur d'une société d'économie mixte où la municipalité est majoritaire.

"Ils auraient dû annoncer leur lien d'intérêt et se déporter. Ne pas voter ne suffit pas à les protéger. Ce qu'il faut, c'est ne peser à aucun moment sur la décision", a assuré Jean-Christophe Picard.

Me Valentin Cesari, ex-bâtonnier du barreau de Nice, juge lui aussi "inqualifiable" la position du bâtonnier en titre dans une lettre adressée à celui-ci.

Mis en cause, Me Adrien Verrier souligne que bien qu'il le préside, il n'est pas membre du conseil de l'ordre et ne peut donc voter: "Je ne prends aucune décision, ce n'est pas moi qui ait décidé du rapporteur ni instruit le dossier". Il réfute toute situation de conflit d'intérêts et indique n'avoir eu qu'un rôle purement "administratif".

"Il ne peut y avoir de conflit d'intérêts"

Anthony Borré, qui n'est pas visé par ce signalement, n'a pas souhaité faire de commentaires. Marc Concas, avocat et élu de la ville de Nice en charge de l'éthique, estime qu'"il ne peut y avoir de conflit d'intérêts car la décision du conseil de l'ordre est collective et qu'elle a été parfaitement exécutée car conditionnée à un examen oral que Anthony Borré a réussi".

La procédure de dispense du certificat d'aptitude à la profession d'avocat (Capa) impose notamment d'avoir exercé pendant au moins huit ans des fonctions à caractère juridique. Pour obtenir cette dispense, Anthony Borré s'est prévalu devant le conseil de l'ordre d'avoir été entre 2011 et 2020 directeur de cabinet du maire de Nice.

Un autre avocat du barreau de Nice a introduit un recours pour faire annuler la décision du conseil de l'ordre, réclamation qui sera examinée par cette instance le 25 mai.

C.L. avec AFP