L'appel à l'aide de la fille d'un libraire à nouveau "disparu" en Chine

C'est la deuxième fois que le libraire suédois d'origine chinoise, Gui Minhai, disparaît, après la publication d'ouvrages interdits en Chine. Sans nouvelle, sa fille est toujours à sa recherche et en appelle à l'aide de la communauté internationale.
Depuis la seconde arrestation de son père par les autorités chinoises, la fille de l'éditeur-libraire suédois d'origine chinoise Gui Minhai est sans nouvelle de lui. Désespérée, Angela Gui en appelle à l'aide des capitales étrangères.
"Il y a toute sorte de scénarios horribles qui sont envisageables", confie l'étudiante de 23 ans, qui vit en Angleterre.
Gui Minhai a été arrêté par des policiers en civil le 20 janvier dans un train à destination de Pékin, où il était en compagnie de deux diplomates suédois.
C'est sa seconde "disparition" inexpliquée, après celle de 2015. Angela Gui affirme n'avoir aucune idée de l'endroit où il de trouve désormais.
La répression chinoise
La présidence de Xi Jinping, qui a débuté en 2012, a été marqué par une répression accrue contre la société civile, avec des centaines d'arrestations d'avocats ou d'activistes.
"J'espère simplement que la Suède et les autres gouvernements feront autant de bruit que possible", explique Angela Gui. "Je veux qu'ils montrent quelles peuvent être les conséquences réelles et pas seulement qu'ils répètent que c'est inacceptable", a-t-elle ajouté.

La seconde disparition du libraire
Gui Minhai travaillait pour la maison d'édition "Mighty Current" basée à Hong Kong. Cette société publiait des livres sur la vie privée des dirigeants chinois, interdits en Chine continentale.
En 2015, comme quatre autres employés de la maison d'édition, Gui Minhai s'était déjà volatilisé lors de vacances, avant de réapparaître dans un centre de détention chinois. Il affirmait alors être allé en Chine de son plein gré pour y assumer ses "responsabilités légales", plusieurs années après y avoir été responsable de la mort d'un étudiant dans un accident de voiture.
Les autorités chinoises avaient affirmé en octobre qu'elles l'avaient relâché, mais sa fille affirmait que son père était en résidence surveillée à Ningbo, ville de l'est de la Chine, où vivent certains de ses des proches.
Sous surveillance policière
Angela Gui a expliqué qu'elle avait pu, ces derniers mois, parler plusieurs fois par semaine sur Skype à son père. Il lui avait affirmé pouvoir circuler librement dans Ningbo, mais qu'il était suivi par la police.
"J'espérais que tout cela s'arrêterait et qu'il pourrait rentrer à la maison", a-t-elle déclaré.
Faute de communication officielle sur la situation de son père, elle redoute qu'il ne soit jugé et condamné à une peine plus longue.
L'appel à l'aide d'Angela Gui
Pour Angela Gui, la communauté internationale doit sortir de sa "léthargie".
"Il n'aurait pas dû être enlevé une seconde fois, on aurait dû trouver un moyen de le faire sortir avant", dénonce-t-elle. "Ou on aurait dû faire en sorte de s'assurer qu'il pouvait voyager en toute sécurité."
Un porte-parole du gouvernement suédois a affirmé que des "efforts intenses" étaient en cours, se refusant toutefois à dire si Stockholm avait reçu des informations sur l'endroit où se trouve Gui Minhai.
Votre opinion